Eglises d'Asie

Des évêques et des prêtres réunis en colloque étudient, pour s’en inspirer, les méthodes d’évangélisation de l’Eglise de Corée du Sud

Publié le 18/03/2010




Pour revitaliser l’esprit missionnaire et renouveler leurs méthodes d’évangélisation en s’inspirant de celles de l’Eglise de Corée, un symposium a réuni dans les locaux de la cathédrale de Fukuoka (sud-ouest du Japon), du 16 au 18 novembre, les six évêques et les 242 prêtres des diocèses de la région sud-ouest du Japon.

Le cardinal Kim Sou-whan, ancien archevêque de Séoul et un théologien jésuite japonais, le P. Tadahiko Iwashima, en ont été les principaux animateurs. Le cardinal Kim a présenté l’Eglise de Corée, reconnue comme un modèle d’évangélisation dans toute l’Asie, et le P. Iwashima a rappelé la nécessité d’un sacerdoce enraciné dans un attachement quotidien au Christ. Les propositions retenues ont évoqué, entre autres, la nécessité de développer une collaboration interparoissiale par le biais d’un ministère d’évangélisation partagéet celle de promouvoir une évangélisation respectueuse des valeurs spécifiques du Japon“.

Pour le cardinal Kim, le mouvement dit des petites communautés’est une des forces motrices de la très grandeEglise de Corée qui compte actuellement 3,8 millions de catholiques (15). Il constate qu’en dépit du matérialisme ambiant, le mouvement parvient à diffuser l’Evangile et que c’est à travers les persécutions du XIXème siècle, l’occupation japonaise de 1910 à 1945, la guerre de Corée de 1950 à 1953 et enfin la dictature militaire des années 1980 que l’Eglise de Corée a atteint sa maturité : Nous avons un idéal pour le siècle prochain : que tous les peuples de la terre s’unissent. Il est dangereux de voir l’égoïsme et le matérialisme submerger le monde“. L’ancien archevêque de Séoul a insisté pour que l’Eglise propose une spiritualité sereine d’amour et de paix dans le Christ et devienne la lumière du monde“, lumière qui dévoile la dignité de l’homme et diffuse la paix grâce à la réconciliation.

Le P. Iwashima, responsable de l’enseignement théologique à l’université jésuite Sophia à Tôkyô, a regretté quant à lui, que l’Evangile soit devenu doctrinairedu fait de la trop grande importance donnée au salutpar les successeurs de St François Xavier. Ce qui, a-t-il expliqué, s’exprime dans une volonté de plus en plus forte de convertir le monde non chrétien, de baptiser les gens pour les sauver de la damnation éternelle. Le théologien jésuite suggère que, dans la ligne de pensée de Vatican II, les prêtres ne se contentent pas seulement d’administrer les sacrements mais vivent aussi de l’amour du Christ et deviennent signes de son amour dans la vie de tous les jours : Les prêtres remplis de l’amour du Christ ont une grande influence. Quand l’Eglise manque de ce genre d’homme, elle devient un troupeau sans berger“.

Les propositions issues de ce symposium ont été discutées au sein de chacun des 20 groupes qui se sont formés à la suite des deux interventions inaugurales. L’une d’elles demande la fusion des deux grands séminaires de théologie de Tokyo et de Fukuoka afin que l’Eglise devienne davantage évangélisatrice“. Les participants ont demandé aux évêques présents d’informer la Conférence épiscopale des propositions formulées par le symposium afin qu’elles puissent être partagées par l’ensemble de l’Eglise du Japon. L’archevêque de Nagasaki et les évêques de Fukuoka, Hiroshima, Kagoshima, Naha et Oita participaient à ce symposium. Le P. Isao Hashimoto, un des organisateurs, a souligné devant les journalistes que cette rencontre coïncidait avec la célébration du 450ème anniversaire de l’arrivée au Japon de St François Xavier en 1549.