Eglises d'Asie – Indonésie
Irian Jaya : le 38ème anniversaire de la fondation du mouvement indépendantiste s’est déroulé dans un calme relatif
Publié le 18/03/2010
Mercredi 1er décembre, les autorités indonésiennes avaient fait savoir qu’elles autorisaient la levée de l’Etoile du matin, le drapeau du mouvement indépendantiste papou, à travers tout le territoire pour la célébration de ce 38ème anniversaire, tout en précisant que ce drapeau devait être retiré le soir même.
A Jayapura, environ 5 000 personnes se sont rassemblées dans un parc de la ville. Elles ont hissé les couleurs indonésiennes et chanté l’hymne national indonésien Indonesia Raya avant de hisser l’Etoile du matin, le drapeau papou, et de chanter Hai Tanakhu Papua (“Oh, Papouasie, mon pays !”), l’hymne du mouvement indépendantiste de la Papouasie occidentale. Selon des sources de l’Eglise catholique, des cérémonies similaires se sont déroulées dans presque toutes les villes de la province et des services religieux ont eu lieu dans presque toutes les églises catholiques et les temples protestants.
Les dirigeants du mouvement indépendantiste de cette partie extrême-orientale de l’archipel indonésien revendiquent l’indépendance de l’Irian Jaya depuis que, sous le nom de Papouasie occidentale, ils ont déclaré l’indépendance de ce territoire, deux ans avant que les Pays-Bas ne le cèdent à l’Indonésie. Alors colonie hollandaise, la Papouasie libre fut “proclamée” le 1er décembre 1961 à Jayapura. En 1963, le territoire était envahi par l’armée indonésienne. L’Indonésie organisait alors une consultation électorale l’année suivante au cours de laquelle la population de l’Irian Jaya manifestait le souhait d’être rattachée à la République indonésienne. En 1969, les Nations Unies reconnaissait la souveraineté de Djakarta sur ce territoire.
Depuis la chute du président Suharto en mai 1998, le mouvement indépendantiste a repris de la vigueur, après avoir été réprimé durant 38 ans. Les Papous demandent une plus juste répartition des richesses (minérales, entre autres) tirées du territoire. Ils se plaignent d’être exclus des meilleurs emplois au profit des migrants venus du reste de l’Indonésie. En février dernier, partisans de l’indépendance et partisans de l’autonomie ont pu présenter leurs vues à B. J. Habibie, alors président de l’Indonésie (14).