Eglises d'Asie

Mgr Belo demande aux responsables musulmans de rouvrir leurs écoles

Publié le 18/03/2010




Mgr Belo vient de demander aux responsables musulmans de Dili, capitale du Timor-Oriental, de rouvrir la “madrasah” (école islamique) pour les enfants musulmans. “J’ai demandé la réouverture de la madrasah afin de permettre aux enfants musulmans de reprendre leur scolarité,” a déclaré l’administrateur apostolique de Dili, le 7 décembre. Il a également déclaré leur avoir suggéré de solliciter l’aide d’enseignants extérieurs en l’absence des maîtres habituels. Il a précisé aussi qu’il les avait encouragés à utiliser l’indonésien et le tetum (dialecte propre à la région de Dili) comme moyens d’expression dans l’éducation des enfants et conseillé fortement de les pousser à l’étude du portugais.

Cette visite du 7 décembre était la première que l’évêque rendait aux musulmans réfugiés dans la mosquée d’An-nur à Dili. Il leur a conseillé de ne pas s’enfermer dans la mosquée, de sortir et de reprendre leur vie habituelle“, c’est-à-dire reprendre le travail, rouvrir magasins et restaurants.

Sahid M. Gomes, un musulman natif du Timor-Oriental, a expliqué aux journalistes que beaucoup de musulmans avaient quitté le Timor-Oriental après les émeutes qui ont suivi le référendum où 80 % des habitants se sont prononcés pour l’indépendance. Il n’y a plus ici [à Dili] que 42 familles musulmanes, c’estàdire 220 personnes, soit des natifs du TimorOriental, soit des migrants venus de Java et de Sumatra, des migrants qui veulent devenir citoyens d’un TimorOriental indépendant“. Sahid M. Gomes a ajouté que les musulmans remerciaient Mgr Belo de ses efforts pour que la communauté musulmane du Timor-Oriental, elle aussi, bénéficie de l’aide humanitaire

L’ancien responsable de la résistance, Jose Alexandre “Xanana” Gusmao, déjà largement plébiscité comme futur président du Timor-Oriental indépendant, et l’ancien dirigeant en exile, José Ramos-Horta, ont, eux aussi, rendu visite à la communauté musulmane de Dili. Les visites des responsables timorais signifient que l’existence d’une minorité musulmane est reconnue dans ce pays à majorité catholique,” a constaté Gomes. Avant le référendum, 92 % des 850 000 timorais s’étaient déclarés catholiques, 4 % protestants, 3 % musulmans, 0,4 % bouddhistes, 0,3 % hindous et 0,3 % animistes. Les violences qui ont suivi le référendum ont forcé 270 000 Est-Timorais à fuir pour chercher refuge au Timor occidental. Fin novembre, le calme revenu, 50 000 seulement étaient retournés chez eux.