Eglises d'Asie – Taiwan
L’anniversaire de la fondation de l’Eglise à Taiwan est l’occasion de réfléchir aux méthodes pastorales
Publié le 18/03/2010
Selon Ku Wei-ying, l’Eglise maintenant semble réaliser que la qualité du clergé et du laïcat est plus importante que la quantité et que l’idée de construire de grandes églises s’est modifiée. Il pense que les petites communautés seront la tendance du siècle prochain. L’historien suggère également que l’Eglise privilégie l’évangélisation et le service social. Selon lui, elle doit mettre l’accent sur la formation et l’inculturation pour que la foi catholique s’enracine au sein de la population.
Le P. Paul Pan Pei-chi, dominicain, ancien directeur du Centre de recherche sur l’histoire du catholicisme de l’université de Fu-jen, a déclaré que « la force de l’Eglise à Taiwan, c’était les graines bien enracinées de la foi plantées très tôt par les missionnaires qui ont surmonté mille difficultés pour apprendre à vivre avec les gens« . A l’issue de cette conférence, le père confiait que l’Eglise de Taiwan devait changer pour, d’un système clos et dirigé d’en-haut, s’ouvrir davantage afin que les laïcs puissent découvrir leurs possibilités et collaborer à son développement. Ce n’est que par des laïcs actifs et engagés que l’Eglise deviendra la leur et que l’inculturation sera réalisée, a déclaré le P. Pan, analysant la contribution des dominicains à la seconde naissance du catholicisme taiwanais. Il a également assuré que l’Eglise à Taiwan devait abandonner son image de religion importée de l’étranger et s’adapter à la culture locale si elle voulait entrer dans le cour des Taiwanais et faire partie de leur vie.
Les missionnaires espagnols, les premiers, sont venus évangéliser les aborigènes de Keelung et de Tanshui au nord de Taiwan en 1626 mais ont dû abandonner quand l’Espagne s’est retirée de l’île, seize ans plus tard. En 1859, vingt-deux dominicains espagnols sont arrivés à Kaohsiung, venus des Philippines en passant par Amoy (actuellement Xiamen, dans la province du Fujian, en Chine continentale). Le catholicisme a ainsi été introduit pour la deuxième fois dans le sud de Taiwan et s’est répandu à travers toute l’île. L’Eglise à Taiwan a tout d’abord été administrée par le vicariat apostolique d’Amoy. En 1913, sous l’occupation japonaise, Taiwan est devenu une préfecture apostolique indépendante et l’est restée jusqu’en 1950. Les préfectures apostoliques de Taipei, Kaohsiung, Taichung, Chiayi et Hualien ont été érigées entre 1950 et 1952. En 1952, Taiwan est devenu la 21ème province ecclésiastique de la Chine et Taipei, archidiocèse. Les diocèses de Hsinchu et Tainan ont été érigés en 1961.
Le cardinal Paul Shan Kuo-shi, évêque de Kaohsiung, a présidé à la messe d’action de grâce du 31 octobre dans la cathédrale du Saint-Rosaire, à Kaohsiung, pour commémorer ce 140ème anniversaire de l’Eglise de Taiwan. Les évêques des sept diocèses taiwanais ont concélébré. Fin 1998, on comptait 303 894 catholiques à Taiwan, 14 évêques, 1 396 prêtres, 1 122 religieuses, 159 frères, 73 grands séminaristes, 86 petits séminaristes et 224 catéchistes.