Eglises d'Asie

Les responsables des Eglises chrétiennes jugent très sévèrement l’agression dont a été victime une école de théologie

Publié le 18/03/2010




Les responsables catholiques et protestants jugent sévèrement l’agression subie par une école de théologie de la région de Djakarta et dénoncent la lenteur et l’inefficacité avec lesquelles la police a répondu à leurs appels au secours. Dans un communiqué de presse daté du 17 décembre, les responsables de la Persekutuan Gereja-gereja di Indonesia (PGI, Communion des Eglises d’Indonésie) condamnent l’agression perpétrée contre l’école de théologie protestante Doulos, du village de Cipayung, à Djakarta-Est, dans la nuit du 15 décembre, par des musulmans. D’après les témoins, l’attaque a commencé quand une cinquantaine de personnes ont envahi le campus, incendié les véhicules du parking et jeté des engins incendiaires contre les bâtiments. Peu après, ce sont plus de 200 attaquants, vêtus de blanc, qui ont pénétré dans les bâtiments et agressé les résidents à l’arme blanche. Un étudiant a été tué et 20 autres blessés.

Les révérends Soelarso Sopater et Joseph Pattiasina, respectivement président et secrétaire général de l’établissement, ont déclaré que les agressions répétées contre les personnes et les biens d’Eglise donnent l’impression d’une discrimination religieuse systématique. Ils pensent que le déclin du sens moral et de la cohésion sociale favorisent ces violences gratuites. Tous deux accusent d’impéritie les autorités qui n’ont toujours rien prévu pour une intervention rapide alors que de tels incidents sont de plus en plus fréquents. Le P. Ignatius Ismartono, jésuite, secrétaire général de la Commission pour les affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale indonésienne, demande de son côté qu’une enquête soit ouverte et que la loi soit appliquée de façon rigoureuse pour montrer que les autorités prennent les choses aux sérieux et entendent traduire les agresseurs en justice. A la suite de cet incident, 300 étudiants ont été évacués vers le quartier général de la police et 50 autres vers un foyer situé dans le sud de Djakarta.

Le général Nugroho Djajusman, chef de la police de Djakarta, a déclaré détenir huit responsables présumés de cette agression mais a avoué à la presse, le 17 décembre, ne pas encore en connaître les motifs : Nous ne connaissons pas du tout les motifs qui sont à l’origine de ces violences. Nous avons besoin de temps pour mener à bien notre enquête“. Cependant, il a remarqué que cette affaire pourrait être en lien avec des problèmes de conversion ou de permis de construire“. D’après le Jakarta Post, le président Wahid aurait déclaré : Je sais qu’il y a des motifs politiques derrière tout cela