Eglises d'Asie

Mindanao : les négociations entre le gouvernement et les rebelles musulmans sont dans l’impasse mais chrétiens et musulmans se parlent lors de la Semaine de Mindanao pour la paix

Publié le 18/03/2010




Bien que les dernières tentatives de négociations entre le Front moro de libération islamique (MILF) et le gouvernement philippin aient échoué (14), la Semaine de Mindanao pour la paix a été un succès. Organisée du 25 novembre au 1er décembre dernier, cette manifestation a vu environ 20 000 personnes assister à une parade dans la ville d’Iligan le 25 novembre ; Mgr Emilio Bataclan, évêque d’Iligan, des prêtres, des religieuses et des laïcs ont marché à travers la ville aux côtés de Mahid Mutilan, gouverneur de la province de Lanao del Sur, et de 35 imans et oulémas. Le lendemain, 26 novembre, c’était au tour de plusieurs milliers de musulmans et de 150 imans et oulémas d’accueillir dans la ville de Marawi 35 prêtres, religieuses et responsables laïcs catholiques ; invités dans les trois principales mosquées de la ville, les chrétiens ont assisté aux prières du vendredi. Le dimanche 28 novembre, des oulémas ont été à leur tour invités dans une église catholique et un temple protestant d’Iligan, où ils ont pu parler de leur religion et de leur désir de voir instaurer une paix durable. Les deux villes sont distantes d’environ 45 minutes en voiture.

Selon le P. Michel de Gigord, des Missions étrangères de Paris, qui vit à Iligan et est engagé depuis de longues années dans le dialogue interreligieux à Mindanao, c’est la première fois que des chrétiens sont invités à l’intérieur d’une mosquée de Marawi pour la prière. Et c’est aussi la première fois que des chrétiens à Iligan peuvent entendre des musulmans leur parler directement de ce que représente leur foi. Le P. de Gigord, qui a été, il y a plusieurs années déjà, kidnappé à deux reprises par un groupe musulman, a déclaré que les événements [de cette Semaine pour la paix] ont été joyeux audelà de toute attente“. Il a aussi ajouté que si dialogue il y a, chacun doit aussi prendre conscience que c’est un processus qui va lentement et par étapes “.