Eglises d'Asie

Malgré les restrictions apportées à l’enseignement religieux dans les écoles taiwanaises, la terre continue d’être ensemencée

Publié le 18/03/2010




A Taiwan, les éducateurs catholiques ont adopté la méthode de “l’apprentissage des valeurs de la vie » pour que les graines de la foi continuent d’être semées parmi les étudiants malgré la politique du gouvernement qui n’autorise pas l’enseignement religieux dans les écoles primaires et secondaires. L’enseignement religieux n’est autorisé que pour l’étude et la recherche, dans les établissements d’enseignement supérieur et les universités.

Les écoles catholiques proposent des classes de morale pour aider les étudiants à bâtir leur vie sur des bases positives, a expliqué Sour Agnès Chu Nan-tzu, supérieure générale des Sours du Sacré Cour de Marie, le 27 novembre. Elle enseigne elle-même dans un lycée de Taichung et, lors d’une conférence donnée à l’université catholique de Fu-jen à Taipei, elle a présenté la méthode d’évangélisation en vigueur dans les établissements catholiques. Les éducateurs catholiques s’efforcent de faire grandir chez les jeunes un esprit religieux à travers différentes sortes d’activités culturelles et de célébrations informelles ». En créant un environnement de liberté, de charité et d’esprit évangélique, on espère que les valeurs chrétiennes imprégneront aussi bien la vie des maîtres que celle des étudiants, même s’ils ne sont pas chrétiens, explique la religieuse. A Taiwan où les sentiments anti-religieux chez les intellectuels sont forts et les religions multiples, Sour Chu voit dans cette éducation religieuse à promouvoir un grand défi à relever.

Lin Fu-shih, membre de Sinica, un institut de recherche dépendant du Bureau du président taiwanais, a expliqué que la religion n’étant pas un sujet aux contours exactement définis, il n’était pas possible de l’inclure dans le cursus des écoles secondaires de Taiwan. Il a cependant admis qu’il lui paraissait important, d’un point de vue sociologique, que les étudiants puissent étudier la religion et ses problèmes et qu’il était donc nécessaire de mettre au point un matériel pédagogique adéquat. La prédominance des sentiments anti-religieux dans beaucoup de livres d’histoire et de langue chinoise peut être tempérée par les éditeurs et leur conviction religieuse, a expliqué Lin qui est lui-même un ancien éditeur de manuels scolaires. Il a insisté pour dire qu’une attitude neutre et équilibrée envers toutes les religions était nécessaire à Taiwan afin d’atténuer les points de vue partisans des manuels scolaires.

Selon les statistiques officielles, l’Eglise catholique à Taiwan gère deux universités, vingt-cinq lycées et sept écoles élémentaires.