Eglises d'Asie

Kazakhstan : la moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux. L’évêque de Karaganda demande aux Eglises d’Asie de lui envoyer des missionnaires

Publié le 18/03/2010




L’Eglise dans les jeunes Républiques indépendantes d’Asie centrale est vivante ; elle croît rapidement en nombre et les besoins en personnel missionnaire sont grands. C’est, en substance, ce qu’a déclaré le 12 janvier Mgr Jan Pawl Lenga, évêque de Karaganda, au Kazakhstan, devant les délégués de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), réunis pour leur septième assemblée plénière dans les environs de Bangkok.

Agé de 50 ans, ancien administrateur apostolique du Kazakhstan et premier évêque de Karaganda, Mgr Lenga est venu présenter son pays, son Eglise et ses besoins. Le Kazakhstan, depuis la chute de l’Union soviétique et la proclamation de l’indépendance de la République en 1991, reconnaît la liberté de religion. Dans un pays plus vaste à lui tout seul que toute l’Europe occidentale, se mêlent 130 groupes ethniques, 8 millions de musulmans sunnites, 6,2 millions d’orthodoxes russes et 360 000 catholiques de rite latin. L’Eglise y est présente depuis le IIIème siècle et s’est surtout développée au XIIIème siècle grâce à la présence missionnaire des franciscains et des dominicains. Toutefois, l’arrivée de l’islam a bloqué cette expansion. Depuis le début des années 1990, 250 nouvelles paroisses ont été ouvertes. Vingt églises ou chapelles ont été construites au Kazakhstan et dans les quatre plus petites républiques adjacentes (Kirgyzistan, Tadjikistan, Turkmenistan et Ouzbekistan). Quand les gens voient une église ou une croix, ils poussent la porte et engagent la conversation avec le prêtre ou la religieuse. L’Eglise grandit et la visibilité des églises est une chose importante », a-t-il expliqué, dans son allocution prononcée en russe.

En 1990, il y avait 16 prêtres au Kazakhstan. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine et autant de religieuses. Ils viennent de tous les coins du monde (Europe, Amérique, Corée du Sud). Leurs fidèles sont principalement d’origine allemande, polonaise ou coréenne, déportés là par Staline, prisonniers dans les camps de travail et interdits de quitter les lieux une fois libérés. Face aux difficultés économiques, beaucoup aujourd’hui émigrent en Europe de l’Ouest. Les prêtres doivent s’adapter à ces changements. Ils ne peuvent plus simplement travailler pour l’Eglise qui est là ; ils doivent partir à la recherche de la brebis égarée’ explique Mgr Lenga. De nouveaux apostolats (soupes populaires, centre de soins pour drogués) ont été commencés récemment. Pour cela et pour tout le reste, l’évêque de Karaganda a besoin de missionnaires et espère les trouver – pour partie – en Asie.

Marianiste, ordonné prêtre en 1980, Mgr Lenga, avant d’être nommé évêque de Karaganda en août dernier, était depuis 1991 administrateur apostolique du Kazakhstan et d’Asie centrale. En 1997, le Saint-Siège a érigé les missions sui juris » d’Asie centrale (Kirgyzistan, Tadjikistan, Turkmenistan et Ouzbekistan). Au printemps 1998, la FABC a intégré comme membres associés » les deux administrations apostoliques du Kazakhstan et de Sibérie et les quatre missions sui juris » d’Asie centrale (28).