Eglises d'Asie – Indonésie
Moluques : les responsables musulmans et chrétiens appellent à mettre un terme aux violences
Publié le 18/03/2010
Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque catholique d’Amboine (la capitale des Moluques), le révérend Sammy Titaley, chef du Synode de l’Eglise protestante des Moluques, et Hajji R. Hassanusi, chef de la branche locale du Conseil indonésien des oulémas (Majelis Ulama Indonesia), ont lu devant la presse le 18 janvier cette déclaration. Elle appelle les croyants, quelle que soit leur religion, aux Moluques à revenir aux enseignements de base de leurs religions respectives, à se pardonner les uns aux autres et à prier Dieu de les aider à reconstruire une vraie solidarité. Ils s’engagent enfin à communiquer cet accord aux communautés dont ils ont respectivement la charge et à inviter leurs fidèles de renoncer à la violence.
Par ailleurs, Mgr Mandagi a demandé pardon pour les catholiques impliqués dans les affrontements, quand bien même ce sont principalement les communautés protestante et musulmane qui s’affrontent. Le 15 janvier, l’évêque d’Amboine a aussi dit sa déception à l’endroit des médias indonésiens. “Je suis déçu de voir les médias [à Djakarta] présenter les musulmans comme les seules victimes des tueries, et ne faire aucune mention des tueries dont sont aussi victimes les chrétiens », a-t-il déclaré, ajoutant que, selon lui, le conflit aux Moluques est le produit d’une conspiration politique menée par quelques uns depuis Djakarta qui exploitent sans vergogne les problèmes locaux entre communautés.
La Conférence des évêques catholiques d’Indonésie a aussi appelé au calme. Selon le communiqué signé par Mgr Josephus Suwatan, de Manado, et Mgr Johannes Sudiarna Hadiwikarta, de Surabaya, respectivement président et secrétaire général de la Conférence, il est regrettable que ce conflit soit interprété comme un conflit interreligieux. “Nous appelons toutes les parties et l’ensemble de la société à faire preuve de sang–froid et ne pas céder aux provocations ».
Ces dernières deux semaines, malgré la présence de plus de 10 000 soldats, les violences ont continué de façon sporadique à travers les Moluques, que ce soit dans les îles d’Halmahera (à Tobelo ou à Ternate), Seram, Buru ou à Amboine. Le sort des dizaines de milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans les montagnes est très incertain.