Eglises d'Asie – Vietnam
Un pasteur protestant de Hô Chi Minh-Ville, en difficulté avec les autorités, est arrivé aux Etats-Unis où il est chargé d’une tâche pastorale
Publié le 18/03/2010
Depuis le changement de régime de 1975, les rapports du pasteur et des nouvelles autorités révolutionnaires ont toujours été particulièrement difficiles. Ses démêlés avec la police sont surtout dus à son engagement au service des Eglises domestiques de Hô Chi Minh-Ville et ses contacts avec les Eglises pentecôtistes à l’étranger, qui lui avaient valu une première arrestation le 27 février 1991. Condamné à une peine de trois ans de camp par mesure administrative et sans procès, il avait été libéré le 6 avril 1993 (25).
En octobre 1998, le pasteur avait spécialement irrité la gouvernement lorsque, seul parmi les personnalités religieuses non liées au gouvernement, il avait rencontré le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’intolérance, Abdelfattah Amor, dont le rapport avait durement critiqué la politique religieuse en vigueur au Vietnam (26).
On avait de nouveau mentionné son nom, lors de son arrestation par la police de Hanoi, avec une vingtaine d’autres personnes, le 7 mai 1999, lors d’une session biblique tenue dans un hôtel de Hanoi (27). Il avait été libéré le 4 juin suivant après avoir payé une amende de un million de dôngs (72 dollars) et la facture de ses frais de séjour forcé à l’hôtel. On avait rapporté que le pasteur s’était renseigné alors sur les possibilités de trouver un asile dans un pays étranger et que certains diplomates étrangers en poste à Hanoi avaient pris bonne note de cette demande.
Le mouvement des Eglises domestiques au Vietnam a toujours été réprimé, les autorités vietnamiennes attachant une grande importance au caractère public, connu et contrôlable des lieux de culte. Tous les décrets sur les activités religieuses lient le culte religieux à des lieux publics, enregistrés par l’Etat, dont le programme d’activités ordinaires doit être soumis chaque année aux autorités. Le dernier décret 26/1999/ND-CP, à l’article 7, alinéa 1, précise que, dans le domicile familial, il est seulement possible d’offrir les traditionnelles offrandes aux ancêtres et de réciter des prières familiales.