Eglises d'Asie – Taiwan
A un mois des élections présidentielles, le président taiwanais écrit au pape et souhaite que le Vatican et Taiwan coopèrent pour promouvoir la liberté et la démocratie en Chine continentale
Publié le 18/03/2010
Le président taiwanais écrit que le XXème siècle restera dans les mémoires comme celui de l’ascension et de la chute de l’Empire soviétique, de la défaite du communisme en Europe et de la chute du mur de Berlin. “Ceci a été rendu possible grâce à de grands dirigeants comme Votre Sainteté, le président Ronald Reagan, le président George Bush, le Premier ministre Margaret Thatcher et le président Mikhaïl Gorbatchev ». A l’aube du troisième millénaire, le communisme sévit encore sur le continent chinois, en Corée du Nord, au Vietnam et à Cuba, poursuit-il, et il est triste de voir que la Chine et la Corée sont toujours divisées. “Pire encore, l’Eglise catholique dirigée par Votre Sainteté est toujours divisée sur le continent chinois, là où sont refusés à nos frères et sours les droits de l’homme et la liberté de religion ».
Le président Lee, presbytérien lui-même, demande les prières du Saint Père pour la démocratisation du continent chinois, afin que la liberté de religion y prévale à nouveau. Il ajoute que la République de Chine et le Saint-Siège partagent les mêmes valeurs dans le domaine des droits de l’homme et de la dignité de l’homme. Les deux parties, écrit-il, devraient s’associer pour “promouvoir la liberté et la démocratie en faveur des peuples enchaînés de par le monde et tout particulièrement en Chine continentale ».
Selon des observateurs, à quelques semaines des élections présidentielles, qui doivent avoir lieu le 18 mars prochain, le président Lee Teng-hui réaffirme par cette lettre la valeur pour Taiwan des liens qui existent entre Taiwan et le Saint-Siège. Le Vatican est le seul pays en Europe, avec la Macédoine, à entretenir des liens diplomatiques avec Taiwan. Alors que l’éventualité de voir la nonciature transférée de Taipei à Pékin s’est momentanément éloignée après la consécration de cinq évêques de l’Eglise “officielle” le 6 janvier dernier à Pékin (20), le président taiwanais rappelle l’ancrage de l’île dans le monde “libre” et non communiste, respectueux de la liberté de religion.
Les relations de nature diplomatique du Saint-Siège avec la Chine remontent à 1922, date où fut envoyé le premier délégué apostolique à Pékin. Ces relations ont pris rang diplomatique en 1946 avec l’établissement d’une “internonciature » en Chine, “internonciature » installée à l’époque à Nankin. Le 5 septembre 1951, Mgr Riberi, internonce, fut expulsé de la République populaire de Chine. Après un séjour à Hongkong, Mgr Riberi s’est installé à Taipei en 1952 et, en 1966, la représentation diplomatique du Saint-Siège auprès de la République de Chine (Taiwan) fut élevée au rang de “nonciature ». Cependant, depuis 1971, tout en conservant son titre, la représentation diplomatique du Saint-Siège à Taipei n’est plus dirigée par un nonce à part entière mais par un simple “conseiller – chargé d’affaires ».