Eglises d'Asie

Face aux mesures répressives prises à son encontre, l’ancienne secte Aum contre-attaque sur le plan juridique

Publié le 18/03/2010




La secte Aleph, dite du “Jugement dernier », anciennement secte “Aum de la Suprême vérité », vient de lancer une contre-attaque juridique pour essayer d’échapper aux mesures répressives dont elle se dit être victime. Un porte-parole du Tribunal de grande instance de Tôkyô l’a confirmé, mardi 8 février : “La secte Aleph a déposé une requête demandant le retrait des décisions de justice la plaçant sous surveillance policière ».

Espérant faire peau neuve et faire oublier l’attaque au gaz sarin qu’elle avait lancée dans le métro de Tôkyô pour accélérer l’avènement du Dernier jour » (14), l’ancienne secte Aum avait déjà tenté de se faire oublier en changeant son nom pour celui d’Aleph. Mais la Commission gouvernementale pour la sécurité publique, méfiante, annonçait, le 31 janvier, qu’elle avait approuvé les mesures de répression proposées par l’autorité judiciaire contre cette religion qui, pour elle, représente toujours un danger, celui de vouloir renouveler l’assassinat collectif commis en mars 1995 dans le métro de Tôkyô à l’aide du gaz sarin, 12 personnes étaient mortes et des milliers d’autres intoxiquées ». La Commission gouvernementale pour la sécurité publique autorisait donc les autorités policières à conduire, sans autre mandat particulier, toutes les investigations nécessaires à l’encontre de la secte, perquisitions, vérifications des ressources financières, enquêtes sur les personnes, etc.

En réaction, quelques jours plus tard, la secte a indiqué dans un communiqué de presse, qu’elle portait plainte contre ces nouvelles mesures qui violaient les droits constitutionnels de liberté religieuse, d’inviolabilité du domicile et de la vie privée. Selon ce communiqué, le principe de l’égalité de tous devant la loi est bafoué par des mesures spéciales prises contre nous en l’absence d’un quelconque motif particulier et nécessaire pour le faire ». Même si ces mesures étaient constitutionnellement correctes, continue le communiqué, elles ne pourraient êtres appliquées au groupe Aleph qui ne présente pas les critères de risque qu’on lui prête. En foi de quoi, au nom des droits de l’homme, la secte a demandé le retrait des décisions de mise sous surveillance prises à son encontre.

Le vendredi 5 février, cependant, les autorités judiciaires ont lancé leurs premières opérations contre la secte. Quatre-vingt-cinq inspecteurs de l’Agence de recherche pour la sécurité publique auxquels s’étaient joints une centaine de policiers, ont perquisitionné simultanément dans cinq lieux de culte appartenant à la secte et dispersés dans tout le pays.

Asahara, le gourou fondateur de la secte Aum, avait annoncé à ses adeptes, le 18 janvier, du fond de sa cellule, le changement d’appellation et les moyens à prendre pour réaliser l’aggiornamento de son mouvement dont, en particulier, un appel pressant à l’obéissance civique. Asahara, 44 ans, doit répondre des 17 chefs d’inculpation retenus contre lui dont plusieurs meurtres et l’orchestration de cette attaque au gaz dans le métro de Tôkyô, en pleine heure de pointe.