Eglises d'Asie

Goa : le bienheureux Vaz, l’apôtre du Sri Lanka, est déclaré saint patron et protecteur de Goa

Publié le 18/03/2010




Quelque 8 000 fidèles et un évêque pakistanais s’étaient joints aux évêques catholiques indiens le 16 janvier pour entourer Mgr Raul Nicolau Gonsalves, archevêque de Goa, quand il a béni la statue du bienheureux Vaz, un prêtre né dans le village de Goa au XVIIème siècle. “Avec le bienheureux Vaz, comme patron, notre archidiocèse a maintenant un intercesseur, un fils de notre peuple, un fruit de notre culture et de notre génie, un modèle de notre manière à nous d’être Eglise », a déclaré Mgr Gonsalves en s’adressant à la foule. Il a ensuite lu en anglais et en konkani, la langue locale, le document romain proclamant le bienheureux Vaz patron de l’archidiocèse de Goa. Des catholiques sri lankais étaient présents à la cérémonie ainsi que Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad au Pakistan, et le goanais, Mgr Blasco Francisco Collaco, archevêque au service de la diplomatie vaticane et nonce apostolique en Bulgarie.

Le bienheureux Vaz est né en 1651 dans un village du sud de Goa et fut ordonné prêtre en 1676. Il descendit pieds nus toute la côte sud de l’Inde pour arriver au Sri Lanka en 1687 déguisé en mendiant », écrit son biographe, le P. S.G. Pereira, jésuite. Il mourut le 16 janvier 1711. Seul missionnaire dans un pays interdit, le P. Vaz sut gagner l’amitié du roi bouddhiste de Kandy, d’où il organisa huit missions, animant plus de 60 centres missionnaires. Il parlait le tamoul et le cinghalais et présentait le message chrétien dans la langue locale, fidèle à son génie et à la culture du pays. Le bienheureux Vaz a ainsi pris rang parmi les grands pionniers de l’inculturation », avait déclaré le P. Cosme Jose Costa dans sa déposition sur le P. Vaz en vue de sa béatification (12). Celle-ci eut lieu au Sri Lanka, le 21 janvier 1995, lors de la visite de Jean-Paul II dans ce pays. Le bienheureux Vaz est le plus grand missionnaire des pays du tiers monde. Ses méthodes missionnaires faites de tolérance et d’inculturation sont encore valables aujourd’hui », affirme le P. Romualdo Robin Rodrigues, prêtre du diocèse de Goa.

Le P. Vasco do Rego, jésuite, promoteur de la cause de béatification du bienheureux Vaz, a fait remarquer, de son côté que c’étaient les catholiques indiens qui ont fait le plus gros du travail missionnaire en Inde, mais que seuls étaient à l’affiche les missionnaires européens ». Il note aussi que saint François Xavier (1506-1552) n’avait converti que 10 000 Indiens, et ce, avec l’appui des colonisateurs portugais, alors que le bienheureux Vaz en avait converti trois fois plus au Sri Lanka où, de plus, sévissait la persécution. Encore maintenant on voit le nom de Xavier écrit sur toutes les églises et les institutions. On n’y voit pas celui de Vaz ».