Eglises d'Asie

Les ouvres sociales de l’Eglise catholique à Taiwan sont une source d’inspiration pour le gouvernement et les autres religions

Publié le 18/03/2010




Présentant les services sociaux de l’Eglise à Taiwan en faveur des déshérités, Mgr Joseph Cheng Tsai-fa, évêque de Tainan, a parlé du respect qu’ils inspiraient à la population de l’île et de la source d’inspiration qu’ils constituaient aussi bien pour l’administration gouvernementale que pour les autres religions.

En effet les catholiques de Taiwan, qui ne représentent que 1,5 % des 22 millions d’habitants du pays, ont mis en place des institutions caritatives qui, actuellement, jouent un rôle d’avant garde dans le domaine de l’action sociale. L’évêque a dressé une liste impressionnante des institutions créées par l’Eglise au service de la population de l’île. Pour les sept diocèses de Taiwan, il existe 253 établissements éducatifs depuis les jardins d’enfants jusqu’aux universités, 27 hôpitaux et cliniques, trois orphelinats, dix maisons de soins pour les personnes âgées et 21 établissements pour les handicapés mentaux. L’Eglise catholique met l’accent sur la nécessité de donner la priorité au service des plus déshérités et au développement humain à long terme. Très peu d’autres organisations, fait remarquer l’évêque, acceptent comme les services d’Eglise de travailler pour les handicapés mentaux, une tache exigeante, ne procurant aucune rétribution matérielle. Si le nombre d’établissements d’éducation gérés par l’Eglise est si important, a-t-il ajouté, c’est que la création de la plupart d’entre eux date d’avant les années 1970, époque durant laquelle l’éducation n’était pas accessible aux pauvres, particulièrement aux populations aborigènes.

L’esprit de service et d’amour reconnaissable à travers l’action de l’Eglise catholique a exercé une grande influence sur la société locale et a inspiré les initiatives sociales des autres religions aussi bien que celles de diverses associations humanitaires. A ce sujet, l’évêque a cité l’histoire de la religieuse bouddhiste, Chang Yen, qui a créé la Fondation de bienfaisance Tzu Chi. Alors qu’elle menait une vie retirée dans un temple de Hualien, c’est une conversation avec trois religieuses catholiques qui lui a inspiré de mobiliser les ressources du bouddhisme au service de la société. Aujourd’hui, cette fondation bouddhiste est devenue la plus puissante du pays par l’importance des fonds dont elle dispose. Elle compte près de quatre millions de membres, presque tous issus de la communauté bouddhiste, la communauté religieuse la plus importante de l’île (22 % de la population après la communauté taoïste – qui elle-même représente 20 % de la population). La fondation bouddhiste a joué un grand rôle dans l’organisation des premiers secours, lors du tremblement de terre du 21 septembre 1999.

Mgr Cheng a noté qu’une certaine collaboration dans le travail social est en train de naître entre les deux communautés catholique et bouddhiste. Un certain nombre de catholiques sont membres de l’organisation caritative bouddhiste. En septembre 1999, des représentants des deux communautés se sont rencontrés pendant quatre jours pour débattre des modes et des moyens d’une éventuelle coopération dans le domaine de l’aide sociale.