Eglises d'Asie

Le président de la Banque mondiale souhaite que l’accès au réseau internet au Vietnam soit totalement ouvert à tous

Publié le 18/03/2010




Des voux pour que soit amélioré le fonctionnement actuel du réseau internet au Vietnam ont été émis par le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, lors d’un voyage de quatre jours dans ce pays, qui s’est terminé le 23 février dernier. Durant ce séjour, il a notamment visité le Centre du développement du Vietnam, le premier centre informatique et électronique public du pays, dont l’installation a été financée en grande partie par l’institution financière internationale dont il est directeur et qui est destiné, selon la Banque mondiale, à “devenir une source d’informations ouverte à tous Interrogé pour savoir si le Vietnam pouvait véritablement entrer dans la compétition internationale s’il continuait à censurer l’accès à certaines informations sensibles, le fonctionnaire international a répondu que “lorsque ce pays aura adopté une vision réaliste de la scène économique, il s’apercevra qu’ouvrir à tous l’accès à l’internet ne comporte que des avantages pour le pays et alors il le fera Il a ajouté qu’il est impossible de se considérer comme une nation compétitive sans s’adapter à la révolution technologique, aucun transfert de connaissance n’étant possible sans l’utilisation des nouvelles technologies.

Les conseils prodigués aux autorités par James Wolfensohn sont motivés par la prudence avec laquelle le Vietnam a laissé ses citoyens utiliser le réseau internet. Dès 1997, les autorités s’étaient efforcées d’en verrouiller l’accès le plus possible (27). Deux décrets ont été pris à cette époque qui en organisent le fonctionnement. La clé du dispositif de contrôle d’internet est une commission responsable du bon fonctionnement et de la supervision de tous les services internet. Tous les fournisseurs d’accès à internet doivent se relier à une unique porte d’entrée qui est le service vietnamien des Postes et des Télécommunications. Par ailleurs, tout utilisateur doit avoir obtenu une autorisation officielle d’ouvrir un compte internet. Les contrevenants sont passibles d’amende. Bien qu’aujourd’hui, certaines de ces dispositions aient perdu de leur rigueur, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de sites, particulièrement ceux qui sont tenus à l’étranger par des opposants politiques, sont rendus inaccessibles aux internautes vietnamiens grâce à l’utilisation de logiciels firewall » destinés à en empêcher l’accès.

Il n’existe que des fournisseurs d’accès régionaux, tous contrôlés par l’Etat. Selon l’agence Reuters, quatre d’entre eux, VDC, Netnam, FPT et Saigon-Poste, viennent de baisser leurs tarifs qui restent encore très chers par rapport aux autres pays d’Asie et aux ressources moyennes des citoyens du pays. Le prix d’une minute de connexion en heures de pointe est passé de 400 dôngs (0,19 F) à 290 (0,13 F). L’abonnement mensuel est passé à 30 000 dôngs (13,45 FF), à quoi il faut encore ajouter les frais d’inscription qui s’élèvent aujourd’hui à 100 000 – 150 000 dôngs (47 à 49 FF), les frais de TVA (10 % du total) et le prix de la communication téléphonique.

Les frais d’abonnement et l’ensemble des dispositions concernant l’abonnement font de l’utilisation du réseau le privilège d’une certaine élite, comme cela avait été d’ailleurs prévu en 1997. Selon le directeur de Netnam, il y aurait aujourd’hui 45 000 abonnés à internet pour tout le pays, un chiffre qu’un autre fournisseur de services estime à 25 000 seulement. La majorité des abonnés serait constituée par des services d’Etat, des entreprises et des résidents étrangers. Les jeunes gens sont spécialement intéressés par la nouvelle technologie, mais il leur manque les ressources suffisantes pour supporter les divers frais inhérents à l’abonnement. Cependant, on peut considérer que le nombre des utilisateurs dépasse largement les chiffres cités plus haut si l’on tient compte du fait qu’il est aujourd’hui possible d’accéder au réseau internet dans de nombreux cafés de Hanoi, Hô Chi Minh-Ville et autres grandes villes du Vietnam.

Il faut signaler à ce propos que la Conférence épiscopale catholique a créé un site (www.vietbishop.net) qui fournit aux chrétiens vietnamiens dans le pays et à l’étranger une documentation très importante en langue vietnamienne, anglaise et française, sur l’actualité de l’Eglise locale et universelle, aussi bien que sur l’histoire de l’Eglise, sa doctrine et sur un certain nombre de domaines d’ordre pratique.