Eglises d'Asie – Népal
Les Népalais sont, en majorité, opposés à la légalisation de l’avortement
Publié le 18/03/2010
Ram Pradhan, journaliste spécialisé dans les sondages d’opinion, fait remarquer que la majorité des partisans de l’avortement appartient aux classes éduquées de la société et Aditya Man Shrestha, directeur de Media Services International, précise que “le statut de la femme s’est singulièrement amélioré depuis la restauration de la démocratie, il y a dix ans. »
Bien que les pratiques abortives soient illégales au Népal, des centaines d’avortements illégaux sont effectués chaque jour, malgré enquêtes, procès et peines d’emprisonnement qui, il est vrai, ne surviennent habituellement qu’en cas d’accident médical. La situation est telle que, selon les affirmations d’un pédiatre d’un hôpital privé de Katmandou, qui a préféré conserver l’anonymat, les avortements se pratiquent dans toutes les grandes villes ouvertement mais les patientes doivent, avant l’intervention, signer un papier déchargeant le médecin de toute responsabilité en cas de complications. Ce qu’a confirmé un couple catholique, déjà parents deux fois, venu consulter un gynécologue et rapportant les propos du médecin après confirmation de la grossesse : “Venez demain à jeun et si vous voulez, nous ferons ce qu’il faut. Cela ne prendra pas beaucoup de temps et ne vous coûtera que 2 000 roupies (29 $US). » Un autre gynécologue consulté quelques temps plus tard s’est étonné, quant à lui, qu’un couple, ayant déjà deux enfants, accepte d’en avoir un troisième “alors que la procédure est si simple. »
Toutefois, cette évolution de la société ne satisfait pas un certain nombre de Népalais, quelle que soit leur religion. Une Népalaise, de religion hindoue, réagit en ces termes : “A notre époque, être éduqué semble vouloir dire pouvoir faire ce qu’il vous plaît. Les gens éduqués font les lois et veulent aussi légaliser l’avortement. Pour arrêter l’épidémie du sida, nos responsables veulent légaliser la prostitution mais ils ne parlent pas d’empêcher la traite des femmes. »
Les catholiques, très minoritaires au Népal, n’ont pas pris position publiquement sur ce sujet.