Eglises d'Asie

Selon les évêques catholiques, le président Estrada invite de “mauvais investisseurs” à venir s’installer aux Philippines

Publié le 18/03/2010




Les évêques catholiques philippins reprochent au gouvernement dirigé par le président Estrada de vouloir attirer dans le pays de “mauvais investisseurs ». Jeudi 17 février, Mgr Orlando Quevedo, président de la Conférence des évêques philippins, a déclaré : “Je pense que nous sommes en passe d’accueillir de mauvais investisseurs. La recherche des capitaux étrangers n’est pas fonction de nos compétences ou de nos capacités mais de notre culture du jeu (.). Parce que nous recherchons des capitaux, le monde s’imagine que notre politique est d’ouvrir le pays à davantage de maisons de jeux ». L’archevêque de Cotabato a ajouté que tout cela n’aboutirait qu’à ce que les pauvres perdent au jeu le peu d’argent dont ils disposent.

La hiérarchie de l’Eglise dans ce pays à 85 % catholique fustige le président Joseph Estrada pour ses projets consistant à légaliser les maisons de jeux sous forme de casinos supervisés par l’Etat et à créer un système de bingo en ligne. L’Eglise dénonce le bon accueil fait aux plans d’investissement de Stanley Ho dans le pays. Ce dernier a fait venir à Manille un de ses restaurants flottants, le Jumbo palace et a pris la présidence d’une société de jeu, la BW Resources Corp. (laquelle est mêlée à un scandale financier sans que Stanley Ho semble y être pour quelque chose).

Commentant l’arrivée du Jumbo palace Mgr Quevedo a déclaré ne pas pouvoir s’imaginer qu’un autre restaurant flottant soit une bonne chose pour le pays. D’autres critiques rappellent que Ho est soupçonné d’être lié aux syndicats du crime de Macao et ont dénoncé son restaurant flottant comme n’étant qu’une façade destinée à préparer ses opérations futures. Ils soulignent que Stanley Ho va devoir faire face, dans Macao retournée sous le drapeau chinois, à une éventuelle remise en cause des licences qui lui permettent de contrôler l’industrie du jeu dans l’ex-enclave portugaise. Vendredi 17 février cependant, le directeur général de la police nationale a réfuté les allégations émises à l’encontre de Ho, disant qu’il n’y avait rien dans ses dossiers ni dans ceux des autres gouvernements qui pourrait indiquer qu’il est lié à des activités illégales.