Eglises d'Asie

Des religieuses de Hô Chi Minh-Ville créent un centre de soins pour les malades du sida en phase terminale

Publié le 18/03/2010




Les autorités civiles de Hô Chi Minh-Ville ainsi qu’un certain nombre de personnalités du monde catholi-que ont participé, le 29 janvier, à l’inauguration des travaux de construction de ce qui sera le premier centre de soins catholique pour les malades du sida au Vietnam, puisqu’il sera animé et financé en grand partie par les soeurs de Saint Vincent de Paul. Le projet qui a été approuvé par le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville sera réalisé à Cu Chi, un district de banlieue de la métropole du Sud-Vietnam, sur un terrain appartenant autrefois au diocèse. Il y a quelques années, un chantier agricole y avait été établi où prêtres, religieux et religieuses venaient travailler. Le futur centre de soins est destiné à accueillir et assis-ter les malades en phase terminale. Ce sera le premier établissement de ce type au Vietnam. La sour Béatrice Nguyên Thi My, supérieure de la communauté des sours, a expliqué aux personnes présentes lors de la cérémonie d’ouverture qu’elle avait bien souvent entendu les malades du sida se plaindre d’être abandonnés par tout le monde, y compris de leurs familles. Le nouvel établissement les aidera à se prépa-rer à mourir dans la paix et la dignité dans un environnement le plus proche possible de celui d’une famille.

Les premières constructions comprendront une salle de consultation, des salles séparées pour les hommes et les femmes, comportant, chacune, un total de 12 lits, un réfectoire, un vaste ensemble destiné à assurer les soins et une salle mortuaire. Après cette première tranche de travaux, il est prévu d’édifier un établissement destiné aux enfants de malades morts du sida. Quatre sours assistées d’une équipe de laïcs assureront la bonne marche du centre.

Bien qu’actuellement, certaines léproseries, institutions pour handicapés, orphelinats fonctionnent grâce à un personnel de religieux et religieuses et au financement qu’ils assurent eux-mêmes, c’est cependant la première fois au Vietnam qu’un projet issu d’une initiative d’Eglise en matière sociale reçoit l’autorisation du gouvernement. Pour mieux signifier celle-ci, lors de la cérémonie d’ouverture, le décret de la municipalité attribuant le terrain nécessaire à la construction du centre a été lu publiquement par Truong Xuân Liêu, responsable du service de santé de la ville. Dans son allocution, le directeur de la Commission nationale de prévention du sida a appelé la collaboration des chrétiens et des non-chrétiens à la lutte contre ce fléau. Il a estimé que le futur centre était une partie essentielle du programme global visant à faire disparaître ce fléau du pays. Les autres intervenants officiels ont tous loué les efforts des religieuses de la Charité au profit des plus pauvres et des malades.

En janvier de cette année, le Comité de lutte contre le sida avait annoncé que pour l’année 1999, la population séropositive au Vietnam avait progressé de 5 827 nouveaux cas, soit une hausse de 51,5 % par rapport à l’année précédente (31). Au total, à la fin de 1999, selon les statistiques officielles, le nombre des séropositifs était de 17 130. Ces chiffres, cependant, de l’avis des spécialistes, ne reflètent pas l’am-pleur de la propagation du virus au Vietnam où les autorités médicales manquent de moyens de détection. Le dépistage est effectué essentiellement sur les drogués, les prostituées et les femmes enceintes. Selon des estimations occidentales, le Vietnam compterait en fait au moins 100 000 séropositifs sur une popula-tion de 76 millions d’habitants. 1 549 malades du sida sont déjà morts depuis le début de l’épidémie dans les 61 provinces du pays touchées par cette maladie. Le nouveau centre de soins créé par les Filles de la Charité est spécialement destiné à tous ceux qui arrivent à cette dernière étape de la maladie.