Eglises d'Asie – Inde
L’Eglise catholique et une université fédérale coopèrent à la lutte contre le sida
Publié le 18/03/2010
Au cours du discours qui a suivi la signature du protocole d’accord à New Delhi, le 29 février, le président de la CBCI, Mgr Alan de Lastic, archevêque de New Delhi, chiffres à l’appui, a révélé que le HIV (virus du syndrome d’immunodéficience) à l’origine du sida avait infecté quelque quatre millions d’Indiens. “L’ensemble des structures de l’enseignement catholique en Inde doit faire tout son possible pour soutenir le pays face à un problème d’une telle ampleur », a déclaré l’archevêque. La coopération entre la CBCI et l’IGNOU dans la recherche et la diffusion des informations à l’échelon local est “l’exemple type d’une vraie collaboration entre l’Eglise et l’Etat », a-t-il poursuivi. “L’Eglise et ses différentes institutions devront aider à la diffusion des informations, participer à la formation et aux campagnes de lutte anti–sida. Cette collaboration permettra à son personnel de se spécialiser dans la prévention (.). L’Inde doit utiliser ses structures éducatives pour attaquer la maladie en développant une stratégie de prévention locale ».
Le P. Dominique Emmanuel, membre du bureau directeur des relations publiques de la CBCI, a souligné de son côté que c’était la première fois qu’un tel projet voyait le jour dans le pays et qu’on pouvait espérer qu’il aiderait l’Eglise à progresser dans le domaine de la santé et de l’aide sociale. Abdul Waheed Khan, vice-chancelier de l’IGNOU, pour sa part, a déclaré que l’Eglise catholique donnait “une éducation de qualité » et qu’elle était “la mieux à même d’utiliser ses institutions au service d’une campagne contre le sida ». Il a précisé que son université avait recherché la coopération de l’Eglise en ce domaine parce que le système gouvernemental d’éducation, “englué dans la corruption », n’était pas dans une condition optimale. L’éducation est “le facteur clé de la lutte contre le sida », a encore déclaré le vice-chancelier, louant l’Eglise pour sa collaboration et ses encouragements “dans l’éducation de la prévention ». Les subsides de la CBCI, a-t-il précisé, aideront l’université à préparer de petites unités d’information à l’usage des professeurs, des auxiliaires médicaux et des organisations privées. L’IGNOU, qui a commencé en 1985 à diffuser une formation de qualité à des prix raisonnables, est à la tête d’un vaste réseau de centres d’études étendu dans tout le pays au service des étudiants des régions isolées.
Le P. George Pereira, ancien secrétaire général adjoint de la CBCI qui est à l’origine de ce projet de coopération, mis à l’étude dès 1997, a exprimé l’espoir que cette collaboration favoriserait le retour du pays “à la culture de la vie ». Mgr de Lastic affirme, de son côté, que la société indienne et « un renversement des valeurs tradition–nelles » favorisaient la diffusion du sida. Il a lancé un appel pour “un retour au spiritualisme ».