Eglises d'Asie – Divers Horizons
Un évêque de Birmanie demande pardon pour un massacre de soldats japonais au cours de la seconde guerre mondiale
Publié le 18/03/2010
Les forces japonaises, expulsées de Birmanie, se repliaient alors sur leurs bases en Thaïlande. Mgr Than, séminariste à l’époque, n’avait pas été autorisé par son supérieur à aller, lui aussi, à la rivière. Quelque dix ans plus tard, raconte Mgr Than, alors qu’il suivait des cours de troisième cycle à Rome, il est devenu l’ami de deux prêtres japonais, le P. Chokichi Hatada, décédé depuis, et le futur cardinal de Tôkyô, Seiichi Shirayanagi. Le P. Hatada, lui-même, avait servi en Birmanie dans l’armée japonaise et c’est par lui, explique Mgr Than, qu’il a appris que son frère, son oncle et d’autres avaient tué des amis du P. Hatada, des séminaristes comme eux, happés par la guerre. « Tout ce que nous pouvons faire, c’est de demander votre pardon pour cette tragédie. Nous sommes malheureux de penser qu’il y avait des futurs prêtres parmi ceux qui ont été tués. Elever un monument à leur mémoire est tout ce que nous pouvions faire ».
Mgr Than a fait construire ce mémorial tout près du lieu du massacre au pied des montagnes, à Tha Ao, près de Toungoo et depuis, deux messes y sont célébrées chaque année. Sa visite au Japon a été facilitée par son ami de plus de 40 ans, le cardinal Shirayanagi. D’après Mgr Than, l’inscription sur le monument n’a pas seulement été composée par le cardinal mais écrite de sa main même. Les liens étroits qui unissent les deux évêques se concrétisent par « La Journée du Myanmar » qu’organise l’archidiocèse de Tôkyô, chaque troisième dimanche de novembre, où des fonds sont recueillis en faveur des séminaristes de Birmanie.