Eglises d'Asie

L’épiscopat indien exprime sa réprobation du massacre perpétré dans un village du Cachemire le 20 mars 2000

Publié le 18/03/2010




Par la voix de leur président, Mgr Alan de Lastic, les évêques de l’Inde se sont joints aux autorités politiques et morales de leur pays pour dénoncer le massacre de quelque 35 villageois, perpétré dans l’Etat du Cachemire au nord de l’Inde. Dans un communiqué publié dès le lendemain de l’événement, le 21 mars, l’archevêque de Delhi a dénoncé cette agression dont il a souligné la lâcheté.

C’est dans la nuit du 20 mars que les faits ont eu lieu. Selon les reportages publiés par la presse nationale, une trentaine d’hommes armés, déguisés en soldats de l’armée indienne, ont pénétré dans le village de Chati Singhpoora du district d’Anatnag dans le Cachemire, un village dont la population est, en majorité, sikh. Après avoir écarté les femmes, les agresseurs ont aligné les hommes en rang et les ont exécutés.

Si la réprobation est unanime, des divergences existent dans les commentaires quant aux auteurs et aux motivations du massacre qui a eu lieu alors que le président américain, Bill Clinton, entamait sa visite en Inde. Selon le ministre indien de l’Intérieur qui s’est exprimé devant la presse le 21 mars, les auteurs des meurtres seraient des militants musulmans venus du Pakistan. L’attaque serait une tentative destinée à créer la division entre les hindous et les sikhs et, par suite, déstabiliser la région. Depuis longtemps, le gouvernement indien accuse le Pakistan de favoriser le terrorisme aux frontières du pays, accusation repoussée par Islamabad, même celui-ci continue de réclamer la libération du Cachemire que l’Inde considère comme partie intégrante de son territoire. Sur place, les partisans de la séparation du Cachemire mettent en doute la version des faits du gouvernement indien. Omar Farok, responsable religieux, chef de la Conférence de la liberté, organisation réunissant un certain nombre de partis séparatistes, exige qu’une enquête indépendante soit menée sur les meurtres. La Conférence de la liberté se déclare prête à offrir sa coopération à tout organisme étranger ou groupe des droits de l’homme qui viendrait sur place pour faire toute la lumière sur ces faits.

Dans son commentaire sur le massacre de Chati Singhpoora, Mgr Alan de Lastic a dépassé les limites du récent incident pour se prononcer sur les moyens susceptibles de régler le différend qui oppose l’Inde et le Pakistan depuis l’indépendance et qui a provoqué trois guerres en 53 ans. Rien ne pourra s’accomplir, a-t-il dit, dans la violence et le terrorisme (… ). Quelles que soient les différences d’opinions concernant le territoire, la religion ou l’idéologie, aucun problème ne sera réglé par des méthodes violentes ». Pour finir, le président de la Conférence indienne a demandé à son gouvernement de diligenter une enquête sur le massacre et d’accorder la protection de l’Etat aux secteurs les plus fragiles de la société.

L’archevêque a également offert les prières de l’Eglise aux victimes du massacre et à leur parenté.