Eglises d'Asie

Les évêques de Corée du Sud demandent que vie, vérité et charité soient les critères décisifs des élections à venir

Publié le 18/03/2010




Les responsables de l’Eglise catholique en Corée du Sud ont demandé aux catholiques de choisir leurs candidats pour les élections générales à venir, sur la base du respect de « la vie, de la vérité et de la charité ». Les électeurs catholiques animés d’une vraie conscience politique pourront grâce à ces trois critères évaluer efficacement la qualité des candidats et des programmes des partis politiques, lit-on dans la déclaration de la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence des évêques de Corée (9). Cette déclaration en vue des élections générales du 13 avril, a été signée le 8 mars par le président de cette commission, Mgr Ignatius Pak Seok-hi, évêque d’Andong.

Le message souligne que le droit à la vie est le droit le plus fondamental de l’homme et doit être protégé contre les menaces que font planer sur lui la culture de mort, dont l’avortement et l’euthanasie sont des manifestations. Il insiste également sur la nécessité pour les hommes politiques d’être attentifs à tout ce qui peut faire reculer la faim, la pauvreté et le chômage et à tous ceux dont la vie est menacée et la dignité défigurée par la violence. « Une démocratie qui ne respecte pas le droit à la vie a déjà perdu sa raison d’être », disent les évêques. « La justice vient de la charité et le service de la charité s’accompagne d’une justice sociale qui doit se matérialiser dans les faits»

Toute politique et toute élection doivent être jaugées à l’aulne de la vérité, écrivent-ils en espérant que le peuple coréen votera à partir de cette référence fondamentale et non en fonction d’une appartenance familiale, régionale, scolaire ou universitaire. « Pour bâtir une nation à base de vérité et de liberté, nous devons agir et parler haut et fort de la vérité objective et non nous montrer captifs des liens du sang, des camaraderies de promotion ou du régionalisme (.). Le régionalisme n’est pas la vérité pour notre peuple (.). Nous agissons avec droiture quand nous agissons en vérité», insiste le message. Ce dont nous avons besoin c’est d’une « force morale » qui évite aux hommes politiques les tentations du mensonge.

L’archevêque de Séoul, Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, dans sa lettre de carême, a lui aussi condamné les hommes politiques qui flattent les sentiments d’appartenance régionale pour gagner des voix. Il demande à ses diocésains d’exercer leur droit de vote en faveur des candidats qui se mettent au service du peuple et non de leur parti. Les Commissions diocésaines ‘Justice et paix’ de Séoul et de Kwangju lancent une mise en garde dans le même sens contre la tentation du régionalisme. Un certain nombre de groupements catholiques comme l’Association catholique des prêtres pour la Justice (CPAJ), l’Association des supérieures majeures féminines ont, de leur côté, formé le mouvement « Solidarité catholique » pour mieux préparer ces élections générales.

Des rassemblements conjoints avec les bouddhistes et les protestants ont été organisés en faveur des réformes politiques et du rejet du régionalisme. Le premier rassemblement s’est tenu le 13 mars au Centre culturel de la cathédrale de Myongdong à Séoul. Certains de ces groupements interreligieux ont organisé également un jeûne de 24 heures tous les lundis jusqu’au 13 avril. Le P. Paul Lee Chang-young, le secrétaire de la Commission des évêques, a indiqué que 500 représentants de ces 70 groupes venus de 14 diocèses différents s’étaient retrouvés pour prier « pour le repentir des hommes politiques ». Le P. Simon Chun Jong-hun de la CPJA, co-président de Solidarité catholique, a demandé aux votants de surmonter la tentation du régionalisme et de l’anticommunisme primaire qui mise sur la peur et, dit-il, retarde d’autant le développement de la démocratie.