Eglises d'Asie

Moluques : de nouvelles émeutes dans la province obligent des chrétiens à fuir

Publié le 18/03/2010




Pour leur sécurité, des centaines d’habitants chrétiens de l’île de Selam aux Moluques ont été obligés de s’enfuir après que leurs maisons eurent été incendiées par des extrémistes musulmans. Selon le P. Simon Wenehenubun, de la paroisse catholique de Bula, des heurts se sont produits les 10 et 11 mars dans cette ville, située près de centres d’extraction de pétrole. Un groupe d’extrémistes musulmans, arrivés par bateau aux cris de “djihad » (guerre sainte), a incendié les maisons des chrétiens, leurs commerces et un temple protestant. Le prêtre explique que les chrétiens s’étaient enfuis vers le camp militaire de la ville d’où ils ont été évacués vers Amboine, capitale de la province, à 400 km à l’ouest, et vers Sorong dans la province de la Papouasie (Irian Jaya).

Selon un responsable de l’Eglise protestante des Moluques, au moins 600 chrétiens de Bula attendent encore d’être évacués. Le P. Joseph Haas, joint par téléphone le 13 mars, a annoncé qu’un navire de la marine a déjà évacué 500 chrétiens de Bula et que des soldats s’y sont déployés le 11, mais que les tensions demeurent fortes. A Ternate, une île de la province des Moluques septentrionales, dans le district de Gane Est, au moins trois personnes auraient été tuées au cours des échauffourées du 13.

Le général de brigade Max Tamaela, commandant militaire des Moluques, a déclaré que les trois victimes avaient été blessées par les tirs des troupes de sécurité déployées là pour empêcher les gens des îles Boso et Kaya de se battre. Armés d’arcs et de bombes incendiaires artisanales, ils en étaient venus aux mains en début d’après-midi. Le quotidien Jakarta Post cite une déclaration du général Tamaela : Les forces de sécurité ne pouvaient qu’être fermes devant les brutalités exercées par la foule qui refusait de se disperser. Il nous fallait éviter que se répètent les mêmes troubles que ceux qui ont déjà provoqué de nombreuses victimes ».

Malgré ces récentes émeutes, le président Abdurrahman Wahid a déclaré à la presse le 13 mars que la situation allait en s’améliorant progressivement : Musulmans et chrétiens commencent à travailler ensemble et à coopérer », a-t-il déclaré. Plus de 1 000 morts sont à déplorer depuis que ces heurts entre communautés ont commencé en janvier 1999 (13).