Eglises d'Asie

Papouasie : le planning familial recommandé par le gouvernement met en danger la survie de la population papoue

Publié le 18/03/2010




De nombreux Papous rejettent le planning familial recommandé par le gouvernement qui incite les familles à ne pas avoir plus de deux enfants. Ils craignent, en effet, affirme une universitaire, de voir s’amenuiser la population papoue de cette province indonésienne extrême orientale. Mince Rumbiak, professeur à l’université Cenderawasih (oiseau du paradis) de Jayapura, capitale de l’Irian Jaya (désormais appelée Papouasie), affirme que la politique familiale du gouvernement définie par le slogan : “Deux enfants suffisent ne peut être appliquée uniformément dans toutes les provinces de l’Indonésie. “L’application de cette politique ne tient aucun compte des conditions locales des populations de chacune des provinces », expliquait Mme Rumbiak. Cette politique est valable pour Java et les provinces à forte densité de population “mais pas en Papouasie où la densité est faible ».

Java, avec ses 129 487 km et une population de 107,5 millions d’habitants (recensement de 1990), rassemble 60 % de la population totale de l’Indonésie. La Papouasie, la plus étendue des provinces indonésiennes avec 394 800 km , soit trois fois la superficie de Java, ne compte que 1,6 millions d’habitants. Mme Rumbiak note que la croissance de la population papoue est faible compte tenu du coefficient de mortalité très élevé dans la province : Dans ce contexte, dit-elle, l’application uniforme de la politique familiale gouvernementale conduirait à un fléchissement dans la croissance de la population papoue ».

Mme Rumbiak s’interroge également sur le concept gouvernemental d’une petite mais heureuse famille » que sous-tend la campagne nationale de planning familial. Limiter le nombre d’enfants n’est pas nécessairement le gage d’une famille heureuse et prospère », affirme Mme Rumbiak, elle-même mère de quatre enfants. Le bien-être des familles doit pouvoir être amélioré. Avec ses ressources naturelles, la province de Papouasie, peu peuplée, est pleine de promesses pour ses habitants. Ses richesses bien exploitées et utilisées avec prudence devraient apporter davantage de bienêtre aux Papous.C’est pourquoi je dis toujours au gouvernement et aux Papous euxmêmes que le planning familial officiel n’est pas utile ici », affirme encore Mme Rumbiak qui observe que l’arrivée des migrants et la multiplication des mariages interethniques qui en découle menacent les droits des Papous et posent, à terme, des problèmes de croissance démographique des différents groupes qui composent l’ensemble de la population de la Papouasie.