Eglises d'Asie – Vietnam
Un tribunal populaire de quartier juge du cas « Chân Tin » en son absence
Publié le 18/03/2010
Le P. Chân Tin avait déjà reçu un certain nombre de convocations à des « séances de travail » (interrogatoires) auxquelles il ne s’était pas rendu. Le 13 mars dernier, « une réunion populaire » a été convoquée en son absence dans le 9e quartier du 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville pour juger de son cas (22). Y participaient un certain nombre de responsables locaux et des personnes très soigneusement choisies. Un acte d’accusation dressé par la sûreté urbaine y a été lu qui a retenu contre le religieux rédemptoriste, âgé aujourd’hui de plus de 80 ans, quatre griefs principaux. Il a abusé de la bonne foi du représentant du caodaïsme. Il s’est opposé au Parti en exigeant la suppression de l’article 4 de la Constitution. Il a essayé d’éloigner les religions de l’Etat. Il a enfin désobéi aux évêques catholiques du Vietnam en se mettant en désaccord avec la lettre commune de 1980. A l’issue de cet exposé des crimes du religieux, deux conclusions ont été proposées : ou bien traduire le religieux devant le tribunal ou le rééduquer sur place.
Le supérieur religieux du P. Chân Tin avait été invité à cette réunion populaire. Dans son intervention, il fait remarquer que le P. Chân Tin n’avait pas été convoqué à cette séance et que l’on ne pouvait donc pas lui reprocher son absence. Il a demandé avec grande insistance qu’une instruction judiciaire soit ouverte contre le P. Chân Tin et qu’il soit traduit devant un tribunal où un avocat pourra le défendre. Avant la conclusion de cette instruction, personne n’a le droit de considérer le P. Chân Tin comme un coupable, surtout pas ses supérieurs religieux qui le laissent libre de ses opinions politiques, a-t-il ajouté. Il a également rapporté des propos du P. Chân Tin rappelant que, sous tous les régimes, il a combattu pour la justice et les droits de l’homme.