Eglises d'Asie

Une Eglise protestante doit réduire son activité à Timor-Oriental par manque de pasteurs

Publié le 18/03/2010




Une Eglise protestante de Timor-Oriental se voit dans l’obligation de réduire très fortement ses activités après le départ de ses pasteurs hors du pays pour fuir les atrocités qui ont suivi le référendum du 30 août dernier. C’est ce qu’a déclaré à Dili, le 9 avril, un pasteur, le révérend Luis Andre Pinto : « Des milliers de chrétiens de la Gereja Kristen Timor Timur (GKTT – Eglise chrétienne de Timor-Oriental) et des douzaines de pasteurs ont fui après la publication des résultats du référendum en septembre 1999. Quelques-uns seulement sont revenus ».

Avant le référendum, la GKTT comptait 40 000 membres environ et 40 pasteurs. Ils ne sont plus que 23 000 et 11 pasteurs, déclare le révérend Pinto. « C’est pourquoi nous n’avons aucun plan pour cette année 1999-2000. La liturgie du dimanche et les autres services ne peuvent être assurés de façon régulière », précise-t-il. Il indique également qu’un certain nombre de pasteurs vivent dans les camps du Timor occidental, parmi les réfugiés qu’ils aident et auprès de qui ils continuent leur apostolat. Le pasteur ajoute : « Plusieurs retourneront au Timor-Oriental d’où ils sont originaires, mais les nationalistes pro-indonésiens resteront ». Un synode a été convoqué pour le mois d’août 2000 qui réunira responsables ecclésiastiques et laïcs : « Après l’indépendance, c’est à nous, Est-Timorais, de décider par nous-mêmes de notre avenir ».

La GKTT a été fondée en 1955 par Marcello Cireneu et Vicente de V. Ximenes qui disaient avoir eu une vision et avaient quitté l’Eglise catholique pour former une première petite communauté de 30 personnes. En 1979, elle était admise au sein de la Communion des Eglises (protestantes) d’Indonésie (PGI – Persekutuan Gereja-Gereja di Indonesia). « Notre Eglise a toujours été du côté du peuple et a partagé ses combats. Elle entretient de bonnes relations avec les autres religions, spécialement l’Eglise catholique. Nous espérons que l’indépendance se matérialisera par une plus grande coopération entre le Timor-Oriental et les autres pays et que nous pourrons inviter des missionnaires étrangers à venir travailler ici avec nous », explique le révérend Pinto.

Par ailleurs, le révérend Daniel Marcal, l’unique représentant de la GKTT à la réunion annuelle de la PGI, qui s’est tenue en mars dernier à Palangkaraya, dans la province de Kalimantan, en Indonésie, a déclaré que son Eglise maintiendra à l’avenir son affiliation à la PGI : « Bien que nous appartenons désormais à des pays différents, la GKTT doit rester attachée à la PGI ».