Eglises d'Asie – Inde
L’Inde a franchi le cap du milliard d’habitants : l’Eglise catholique réaffirme son opposition au renforcement du planning familial et demande une meilleure répartition des ressources
Publié le 18/03/2010
Le P. Pinto rappelle que toutes les études montrent que les couples dont le niveau éducatif et économique est satisfaisant choisissent d’eux-mêmes de concevoir peu d’enfants. Si les pauvres avaient accès à l’éducation et pouvaient trouver des opportunités de s’enrichir, la croissance de la population diminuerait d’elle-même, explique-t-il encore. Selon les statistiques officielles du gouvernement, près de 300 millions d’Indiens vivent sous le seuil de pauvreté (ce qui signifie qu’ils ne disposent pas des ressources minimales leur permettant de se nourrir afin de maintenir un minimum de calories par jour). Selon ces mêmes chiffres, 500 millions de personnes en Inde sont illettrées et 30 % de la population n’a pas accès aux soins de base et à l’eau potable. Les statistiques tirées du dernier recensement montrent par ailleurs que la population a “crû à un taux alarmant » dans les Etats largement sous-développés du nord de l’Inde tandis que les Etats de l’ouest et du sud, plus développés, ont vu leur taux de croissance “chuter ».
A. R. Nanda, secrétaire au Bien-être familial dans le gouvernement fédéral, a déclaré que les mesures de contrôle de la population allaient être renforcées au niveau fédéral et local, selon un “plan démographique 2000 ». Des aides financières seront accordées aux familles peu nombreuses. Des subventions vont être débloquées pour faciliter l’avortement (légalisé en Inde en 1971 (11)). La production, la promotion et la distribution des moyens de contraception vont être amplifiées. L’objectif immédiat du gouvernement, a encore déclaré A. R. Nanda, est de procurer des moyens de contraception à tous ceux qui n’y ont pas encore accès.
“L’Eglise est consciente que la surpopulation est un sérieux problème pour l’Inde, a réagi le P. Dominic Emmanuel, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques, mais elle est opposée aux méthodes artificielles de planning familial, telles que l’avortement ». Le gouvernement devrait plutôt s’attacher à corriger la répartition plus qu’inégalitaire de la richesse, de l’éducation et des autres biens économiques, sociaux et politiques dans le pays, a-t-il ajouté. Une tâche à laquelle les chrétiens en Inde, bien qu’ils ne soient qu’une petite minorité de 2,3 %, se sont attelés par le biais de leurs “efforts dans le domaine de la santé et de l’éducation », a-t-il conclu.