Eglises d'Asie – Philippines
Selon le P. Villanueva, vicaire général de Jolo, les enlèvements pour rançon sont une quasi-industrie dans la province
Publié le 18/03/2010
Le P. Villanueva explique que généralement “toute personne qui commet un enlèvement remet la ou les victimes au groupe Abu Sayyaf, à charge pour ce dernier de mener les négociations en vue du versement d’une rançon ». Il ajoute que, souvent, ce sont les chrétiens qui sont victimes de ces pratiques crapuleuses parce qu’“ils ne provoquent pas d’actions en représailles ». Sur les 700 000 habitants de l’île de Jolo, musulmans à 95 %, les chrétiens sont en effet une toute petite minorité (les catholiques n’étant pas plus de 2 %).
En 1997, rappelle encore le P. Villanueva, un groupe de citoyens, comprenant des responsables de la société civile, tant musulmans que chrétiens, avait adressé une lettre ouverte au gouvernement de Manille dans laquelle ils citaient l’industrie de l’enlèvement comme un des maux dont souffrait leur société. Leur démarche intervenait quelques temps après le meurtre, le 4 février 1997, de Mgr Benjamin de Jesus, évêque de Jolo, assassiné en plein jour, sur les marches de sa cathédrale (20).
Par ailleurs, le 4 mai, à Manille, lors d’une conférence de presse, le ministre de la Défense, Orlando Mercado, a déclaré que, parmi les ravisseurs, se trouvaient deux individus, Ghalib Andang et Mojib Susukan, connus pour avoir organisé l’enlèvement de trois ressortissants de Hongkong en 1998.