Eglises d'Asie

Yogyakarta : un responsable diocésain met en garde les catholiques contre la présence des milices musulmanes dans la région

Publié le 18/03/2010




La région de Yogyakarta, au centre de Java, est devenue un vaste centre d’entraînement pour les recrues des forces paramilitaires islamiques en provenance de Java et des régions environnantes. Selon des sources locales, environ 10 000 laskar jihad (combattants de la guerre sainte) y sont installés en divers endroits, prêts à être envoyés dans les régions où éclatent des conflits entre musulmans et chrétiens, particulièrement dans les deux provinces des Moluques (Moluques et Moluques septentrionales). Un camp d’entraînement de ce type a été évacué par la police à Bogor à l’ouest de Java, en avril dernier, à la demande des voisins qui avaient protesté contre sa présence génératrice de troubles et de dérangements.

Le vicaire épiscopal du diocèse de Yogyakarta s’est adressé, le 23 avril, à une centaine de catholiques militants pour les mettre en garde contre le danger représenté par ces milices et leur demander de se montrer vigilants : La présence de 10 000 combattants à l’entraînement, a-t-il dit, est une menace potentielle pour les chrétiens considérés par eux comme des “éléments ennemis Il a demandé aux gardes et aux jeunes chargés d’assurer la sécurité de collaborer avec la police pour défendre les églises d’éventuelles attaques conduites par les combattants de la guerre sainte. Il a demandé aux écoles catholiques et aux établissements religieux de s’associer aux activités menées dans le voisinage par les équipes de sécurité du village. Le prêtre a rappelé qu’en janvier dernier, nombre d’églises et d’établissements catholiques et protestants avaient été endommagés par des musulmans qui célébraient ce jour-là la grande fête musulmane de Tabligh Akbar 

Les chrétiens ne sont pas les seuls à réprouver la présence trop visible des laskars jihad dans la capitale provinciale. Beaucoup de non-chrétiens, y compris des musulmans, désapprouvent les méthodes adoptées par les milices musulmanes et s’irritent de voir s’afficher leurs postes de commandement aux divers endroits stratégiques de la ville. Le gouverneur de Yogyakarta a fait savoir qu’il n’avait pas d’objection contre la présence du quartier général des milices musulmanes dans sa province mais qu’il mettait en garde contre toute activité ayant pour but de provoquer la population non musulmane. Le commandant militaire de Yogyakarta a averti que sa police empêcherait l’état-major de la guerre sainte » d’envoyer des combattants aux Moluques où la situation était en train de s’améliorer. Ces personnes feraient mieux d’envoyer des aides financières et alimentaires à la population de la région, qui en manque cruellement, a-t-il ajouté. Et, déjà, le 24 avril dernier, la police a interrompu une séance d’entraînement de quelque 150 jeunes musulmans, habillés d’uniformes militaires arabes et équipés d’armes de bois et de rotin. L’organisation qui procédait à cet entraînement n’avait pas sollicité d’autorisation des autorités.

Le président Abdurrahman Wahid, lors d’une visite au district de Bekasi dans la province de Java occidental, s’est nettement prononcé contre les prétendus défenseurs de l’islam qui abusent des symboles de cette religion pour servir leurs intérêts. Il y a des personnes, a-t-il dit, qui, parce qu’ils portent des robes, traînent avec eux des épées et sont coiffés de turbans se croient les défenseurs de l’islam. En fait, ils ne défendent rien du toutCeux qui défendent l’islam avec des épées n’ont aucune connaissance des enseignements de l’islam