Eglises d'Asie – Philippines
Le cardinal Sin dénonce l’absence de leadership du gouvernement Estrada
Publié le 18/03/2010
Dans le contexte actuel, l’Eglise catholique s’inquiète de ce qu’elle perçoit comme des errements et des flottements à la tête de l’exécutif. Le cardinal a ainsi offert les services de l’Eglise afin de “mieux faire face aux problèmes les plus importants » du pays. Il a rappelé que l’Eglise avait déjà envoyé une aide humanitaire aux populations déplacées par les combats à Mindanao et que des prêtres et des évêques faisaient partie des équipes de négociateurs chargées de régler les prises d’otages dans cette région. “Nous prions très fort pour qu’une solution soit trouvée à ces problèmes qui prennent de l’ampleur », écrit encore Mgr Jaime Sin.
Mgr Hernando Coronel, porte-parole de la Conférence des évêques des Philippines, s’est fait l’écho des propos de l’archevêque de Manille, en précisant que son conseil permanent, le 22 mai, avait appelé les évêques et les centres d’action sociale à “renforcer les mesures d’assistance aux réfugiés de Mindanao ».
Mgr Teodoro Bacani, évêque auxiliaire de Manille et conseiller spirituel du président Estrada, a pour sa part déclaré que “la perception (d’un manque de leadership) était due à une faiblesse dans la communication des instructions et de la politique du gouvernement », ainsi qu’“à quelques erreurs présidentielles et à une couverture injuste (de la part des médias) Aucun groupe n’est à lui seul responsable de toutes les crises que connaît le pays, a-t-il expliqué, ajoutant que les erreurs du président Estrada étaient “un facteur significatif mais, en aucun cas, le seul facteur en cause ».
Les prises de position de l’Eglise catholique aux Philippines et de certains des membres les plus éminents de sa hiérarchie ne sont pas rares dans ce pays catholique à plus de 80 %. En janvier dernier, par exemple, la Conférence des évêques catholiques faisait savoir qu’elle se montrait “solidaire » mais “critique » à l’égard du gouvernement dirigé par Joseph Estrada, un président dont la cote de popularité commençait déjà à baisser (24).