Eglises d'Asie – Corée du sud
Pour les rites funéraires, une partie des catholiques persiste à préférer l’inhumation à l’incinération
Publié le 18/03/2010
Un grand nombre de diocèses en Corée du Sud ont demandé aux catholiques d’utiliser les « columbarium ». Pourtant bien des catholiques préfèrent encore l’inhumation traditionnelle en dépit des recommandations de l’Eglise de placer les cendres des morts dans les ossuaires ou « columbarium » diocésains. Kim assure que c’est aux évêques et aux prêtres à prendre les devants pour que changent les traditions funéraires en indiquant clairement leur volonté d’être incinérés. Sinon, les funérailles traditionnelles perdureront, affirme-t-il.
Les Coréens ont toujours évité l’incinération parce qu’ils pensent que le devoir filial leur impose de prendre soin des tombes de leurs ancêtres et de rendre hommage aux morts. Il en résulte que les terrains consacrés aux morts représentent 1 % de la surface totale du pays, ce qui pose de sérieux problèmes quant à la répartition des terres. Plus encore, beaucoup de catholiques pensent que l’incinération est contraire à l’enseignement de l’Eglise sur la résurrection des corps. Pourtant « Le Catéchisme de l’Eglise catholique » dit que l’Eglise accepte l’incinération sauf dans le cas où elle serait choisie dans l’intention explicite de dénigrer cette foi.
Contrairement à la hiérarchie catholique, beaucoup de responsables du gouvernement, des affaires et d’autres groupes religieux ont clairement indiqué, par un texte écrit, leur volonté d’être incinérés. Ainsi le maire de Séoul, Koh Kun, le vénérable Song Wol-ju, ancien responsable de la plus grande dénomination bouddhiste de Corée, le pasteur anglican John Lee Jae-joung et Sohn Kil-sung, président du groupe SK. Parmi les gens célèbres récemment incinérés, on trouve l’ancien président de ce même groupe SK, Chey Ong-hyon. Après l’incinération de ce dernier, la municipalité de Séoul et une association de 27 organisations tant civiles que religieuses ont lancé une campagne en faveur de l’incinération présentée comme une alternative possible à l’inhumation. En partie à la suite de cette campagne, un nombre croissant de Sud-Coréens, surtout à Séoul, ont opté pour l’incinération. D’après les services municipaux, le pourcentage d’incinérations, rapporté au nombre de total de morts, est passé de 43 % l’an dernier à 50 % cette année. Le maire de Séoul, Koh Kun, a confirmé aux journalistes que la campagne en faveur de l’incinération continuerait : « Notre campagne a été payante. Nous avons collecté beaucoup de signatures de gens importants et connus. Personnellement, je regrette qu’aucun responsable catholique n’ait participé à cette campagne ».
L’archidiocèse de Séoul (avec une campagne sur le thème « Un seul cour, un seul corps et le diocèse d’Andong ont programmé des actions afin de promouvoir l’incinération. Ces actions, toutefois, ne sauraient être un succès sans la participation des évêques et des prêtres, souligne le P. Yoon Kyeng-jung, son secrétaire.