Eglises d'Asie

Selon un récent sondage, une proportion notable de catholiques serait favorable à l’avortement et au divorce

Publié le 18/03/2010




A en croire un récent sondage effectué dans l’archidiocèse de Séoul, de nombreuses femmes catholi-ques ont subi une interruption de grossesse et beaucoup de couples mariés ont envisagé, à un moment ou à un autre, le divorce. Commandé par le Service diocésain de l’apostolat et de la pastorale des laïcs le 31 octobre 1999, ce sondage été effectué auprès d’un échantillon représentatif de 1 549 personnes mariées et 218 jeunes célibataires dans les 70 paroisses du diocèse (14). Les résultats du sondage ont été publiés récemment dans le magazine hebdomadaire du diocèse, Pyonghwa Shinmun (La Paix

Sur les 1 027 femmes mariées interrogées, 38,7 % ont dit avoir eu recours à une interruption de grossesse. Cette proportion est de 44 % pour l’ensemble de la population, sans distinction de religion, selon les statistiques gouvernementales. 88,4 % des catholiques mariés et 75,4 % des jeunes interrogés ont déclaré que l’interruption de grossesse se justifiait si la naissance pouvait mettre en danger la vie de la mère. Le nombre des catholiques adultes et des jeunes absolument opposés à une conception in vitro est de 226, soit 12,8 % des sondés. Presque la moitié des gens mariés ont répondu avoir eu recours à la contraception. Dans le même temps, 692 couples catholiques, soit 44,7 %, ont déclaré avoir pensé au divorce et 16,7 % avoir sérieusement cherché à divorcer. Parmi les catholiques avouant avoir pensé au divorce, 52 % ont déclaré n’avoir pas pu quitter leur épouse à cause des enfants ; 11,9 % seulement ont dit n’avoir pas divorcé pour se conformer à l’enseignement de l’Eglise sur le mariage. Dans ce sondage, 72 % des jeunes catholiques admettent qu’un couple peut divorcer si c’est par consentement mutuel.

Les résultats de ce sondage inquiètent les prêtres parce qu’ils montrent, disent-ils, que bien des catholiques ignorent la morale chrétienne et les valeurs familiales. Le P. Remigio Lee Dong-ik, professeur de théologie morale à l’Université catholique de Séoul, a confié aux journalistes de l’agence Ucanews, le 6 mai, que les résultats du sondage montraient également un certain déficit dans l’enseignement de l’Eglise, tant sur la morale que sur les valeurs familialesL’Eglise doit tout faire pour que son enseignement pénètre dans la vie des gens et dans les familles ». Le P. Michael Ha Jae-byeol, quant à lui, déclare que l’Eglise devrait mettre sur pied des programmes de formation au service des familles, des jeunes et des enfants pour mieux leur faire saisir l’essentiel des valeurs chrétiennes. Le directeur du Centre de développement au service de l’homme dans le diocèse de Suwon souligne que les jeunes devraient être formés sur ces questions et mis en garde contre la permissivité ambiante de la société moderne.