Eglises d'Asie

Karnataka : un diocèse lutte contre la pratique des mariages dispendieux

Publié le 18/03/2010




Depuis 1976, le diocèse de Mangalore a mis sur pied un programme destiné à aider les couples catholiques à se marier dans la “dignité » sans que cela leur coûte une fortune. En 25 ans, environ 350 couples se sont ainsi mariés. Selon le P. Stani Tauro, curé de la cathédrale, “aujourd’hui, les mariages catholiques sont devenus très coûteux du fait d’une pression sociale excessive et d’un grand nombre de coutumes. Ce qui a pour conséquence de jeter nombre de familles dans la pauvreté ». Les cérémonies collectives de mariages organisées par le diocèse sont “un moyen efficace de diminuer les dépenses inutiles et de créer un meilleur esprit au sein de la communauté ajoute le P. Tauro. Cette année, le 7 mai, Mgr Aloysius Paul D’Souza, évêque de Mangalore, a béni le mariage de 17 couples en présence de 2 000 invités lors d’une de ces cérémonies de mariage collectif.

Le diocèse fournit aux futurs couples les habits nécessaires à la cérémonie ainsi que des cadeaux. Ces derniers comprennent, entre autres choses, un trousseau d’articles pour démarrer le nouveau foyer, ainsi que 3 000 roupies (68 US$) déposées sur un compte en banque. Au total, précise Ronald Colaco, un responsable laïc, le diocèse dépense environ 10 000 roupies pour chaque couple marié, une somme entièrement couverte par des dons privés. Chaque année, une collecte est organisée dans les paroisses afin de garantir le financement de ce programme. Selon le P. Tauro, cette initiative a contribué à responsabiliser les couches plus aisées de la population et leur a donné un sens plus aigu de la solidarité.

Lors de la messe de mariage du 7 mai, Mgr D’Souza a souligné que le mariage est un sacrement d’amour, de fidélité et de respect mutuel » et non un étalage excessif de dépenses. Les catholiques ont l’obligation morale de soutenir les couples pauvres qui veulent se marier dans la dignité tout en respectant les traditions. Aujourd’hui, le mariage est devenu une affaire de compétition liée au statut social », mais les catholiques doivent mettre fin à la pression sociale qui conduit à des dépenses excessives ». Les familles aisées doivent réduire leurs dépenses et sponsoriser » les couples pauvres.

Dolphy D’Costa et Savitha Rita D’Souza, un des couples mariés le 7 mai, ont déclaré qu’ils se sentaient privilégiés d’avoir pu célébrer leur mariage dans la dignité et démarrer ainsi une nouvelle vie. Savitha a précisé qu’elle regrettait que certains catholiques considèrent encore ces mariages collectifs avec moins de respect qu’un mariage classique ». Selon elle, d’autres communautés religieuses ont adopté cette pratique sans la considérer comme une disgrâce ». Cette année, malgré la publicité organisée dans tout le diocèse, Maurius Monteiro, coordinateur du programme, espérait un minimum de 50 couples, mais seuls 17 se sont finalement mariés ainsi. Beaucoup de couples n’ont pas osé se joindre à la cérémonie à cause de la pression sociale ».