Eglises d'Asie

Les Sri Lankais réfugiés en Inde doivent souvent accepter d’être rançonnés

Publié le 18/03/2010




Du fait de la guerre qui ravage le nord du Sri Lanka, beaucoup de Tamouls sri lankais craignent pour leur vie et cherchent asile au Tamil Nadu, l’Etat indien qui fait face au Sri Lanka. Mathavathani, une mère de 26 ans, est arrivée avec ses jeunes enfants à Rameswaram, au Tamil Nadu, le 21 mai à bord d’un bateau qui transportait 72 réfugiés. Selon son témoignage, chaque passager avait dû donner au patron du bateau “une grosse somme d’argent » pour ce passage illégal en Inde. Pourtant, ce dernier, après les avoir débarqués sur une petite île proche de la côte indienne, leur avait dit de se débrouiller par eux-mêmes pour gagner le continent. Mathavathani et les autres passagers ont pataugé dans l’eau pendant dix heures avec des vagues qui, parfois, atteignaient le dessus des épaules des adultes, jusqu’à ce que la Marine indienne et des pêcheurs les recueillent. “Mes enfants criaient, avaient faim et froid. Leurs visages étaient bleuis et gonflés par l’eau de mer ». Son mari, Antony Samy, vêtu d’un pagne et d’une chemise déchirée, estime n’avoir dû son salut qu’à Dieu.

Le couple a ainsi rejoint les 72 000 Tamouls sri lankais dispersés dans les 132 camps de réfugiés que le gouvernement du Tamil Nadu a organisé dès 1983, quand les Tigres tamouls ont déclenché les opérations militaires pour obtenir la formation d’un Etat tamoul indépendant au nord-est du Sri Lanka. Dans les derniers jours du mois de mai de cette année, environ 2 000 Tamouls sri lankais se sont ainsi réfugiés en Inde, profitant du cessez-le-feu unilatéral que les Tigres ont décrété le 27 mai. Selon Colombo, ce cessez-le-feu n’était qu’une ruse de guerre pour permettre aux nouvelles recrues des Tigres du LTTE d’atteindre sans dommage les camps où des enfants sont entraînés à devenir soldats.

Selon de nombreux réfugiés, la fuite en Inde n’a pas véritablement amélioré leur sort. Santhi, âgée de 22 ans et mariée, a avoué que les fonctionnaires indiens lui avaient demandé de l’argent et des bijoux. Ils m’ont bousculée, questionnée et insultée, mais je me suis consolée en pensant que le Christ lui aussi avait été maltraité ». Florencia Rajesh, qui a déjà passé deux ans dans le camp de Mandapam, au Tamil Nadu, raconte la vie difficile du camp où les gardiens demandent à être payés pour délivrer un mandat ou une lettre recommandée envoyés par sa famille, restée au Sri Lanka. Un jésuite, le P. Singarayer, qui vient aider les gens du camp, a constaté combien tous étaient psychiquement déstabilisés par ce changement de vie et connaissaient une adaptation difficile. Certains réussissent et ont trouvé du travail dans les villes voisines mais beaucoup ne parviennent pas à retrouver leur équilibre à cause du sentiment d’insécurité qu’ils éprouvent ». Rathinam, officier de police en charge du camp, explique que, pour des raisons de sécurité, les autorités doivent transférer 4 000 familles dans d’autres camps. Santhi, une réfugiée mère de quatre enfants, a trouvé du travail comme enseignante dans une ville voisine, mais elle est inscrite sur les listes de ceux qui doivent être transférer ; ce sera son troisième transfert en deux ans : Comment faire, dans cette incertitude, pour m’occuper de mes quatre enfants et de mon mari handicapé ? est notre avenir ? Il n’y a que le Seigneur qui puisse nous sauver ».

Les milices pro-indonésiennes et le personnel militaire de Djakarta seront déplacés à 20 km de la frontière du Timor-Oriental

Selon une déclaration du ministre des Affaires étrangères indonésien, Alwi Shibab, le gouvernement indonésien devrait procéder au déplacement des membres des milices pro-indonésiennes, aujourd’hui stationnées à la frontière du Timor occidental et du Timor-Oriental. Lors d’une réunion à laquelle participaient des représentants du ministère de la Défense, du ministère de l’Elimination de la pauvreté et du bien-être social, ainsi que des membres des forces armées, un projet destiné à déplacer les miliciens qui ont combattu contre l’indépendance du Timor-Oriental a été débattu. Le ministre a affirmé que les miliciens, le personnel militaire et leurs familles, au total environ 10 000 personnes, allaient être déplacés plus à l’intérieur du Timor occidental, à environ 20 km de l’endroit où ils se trouvent actuellement. Le détail de ce projet de déplacement des milices devait être transmis aux Nations Unies et aux principaux responsables européens qu’a rencontré le président Wahid lors du voyage que celui-ci a effectué à l’étranger au début de ce mois.

Selon des sources diplomatiques, il est reproché à certains éléments de ces milices, responsables des violences exercées sur la population du Timor-Oriental au lendemain du référendum sur l’indépendance de l’an dernier, de faire régner la terreur chez les réfugiés du Timor-Oriental, encore au nombre d’environ 100 000 dans les camps du Timor occidental (29). Par ailleurs, selon les mêmes sources, les miliciens continuent à mener des incursions armées de l’autre côté de la frontière.

A Dili, le 9 juin, le dirigeant des milices pro-indonésiennes Herminio da Silva Costa, de retour au pays pour la première fois depuis le mois de septembre dernier, a demandé pardon pour les erreurs des autres » lors des violences consécutives au vote en faveur de l’indépendance. Pour ma part, je n’ai physiquement rien fait. Je demande pardon si l’un de mes amis a fait des erreurs ou si quelqu’un de mon groupe a fait des erreurs a déclaré Herminio da Silva da Costa, dont les propos sont rapportés par l’agence Lusa depuis Dili. Interrogé sur son jugement éventuel au Timor-Oriental, le dirigeant pro-intégrationniste s’est déclaré prêt à payer pour toute faute » qu’il aurait commise. Herminio da Silva da Costa a indiqué qu’il avait l’intention de rencontrer l’administrateur provisoire de l’ONU Sergio Vieira de Mello, le président du Conseil national de la résistance timoraise (CNRT) et les évêques timorais. Il entend plaider en faveur d’une réconciliation durable ».