Eglises d'Asie

Les évêques et le président Estrada ont discuté de la possibilité d’un nouveau cessez-le-feu avec le Front moro de libération islamique

Publié le 18/03/2010




Le 14 juin dernier, au cours d’un entretien avec le président Estrada qui a duré trois heures, une délégation d’évêques philippins a présenté au chef d’Etat une demande de cessez-le feu avec les rebelles du Front moro de libération islamique en lutte avec les forces gouvernementales dans le sud des Philippines. Ils ont fait valoir au président toutes les conséquences qu’entraîne la continuation de cette guerre, en particulier, les déplacements de population et l’écart qui s’agrandit sans cesse entre les musulmans et les chrétiens de la région touchée par les troubles.

Selon le compte-rendu diffusé par la présidence, en réponse à l’intervention des évêques, le président Estrada a justifié la campagne militaire du gouvernement dans le sud des Philippines, tout en affirmant que c’est à contre cour qu’il avait ordonné une offensive militaire contre les rebelles. Ces derniers, par leurs attaques, ont défié l’autorité gouvernementale. Le président a cité les 217 violations de cessez-le-feu commises par eux depuis deux ans ainsi que les prises d’otages dont ont été victimes, en 1998, le P. Benedetti et, en mars dernier, le P. Gallardo, bien qu’en ce cas-là, les ravisseurs n’appartiennent pas au Front moro de libération islamique.

Le président a cependant déclaré qu’il était prêt à considérer la possibilité d’un cessez-le feu si certaines conditions étaient remplies. Les rebelles doivent, auparavant, renoncer à leur prétention à l’indépendance, mettre un terme à leurs actions terroristes et mettre bas les armes. Les évêques ont répondu qu’ils discuteraient de deux premières conditions avec les oulémas locaux. Mais pour ce qui concerne les armes que, dans le passé, les Moros n’ont jamais rendues pas plus aux Espagnols, qu’aux Américains, il ne serait pas possible d’exiger leur reddition. Il faudrait instituer pour elles une espèce de permis de port d’armes.

A l’issue de cet entretien, l’archevêque de Cotabato, Mgr Orlando Quevedo, dans un communiqué de presse, a fait observer que les concessions du président Estrada constituaient un premier pas vers le cessez-le-feu, tout en soulignant que le processus de paix avait besoin avant tout de la confiance mutuelle entre les deux parties.