Eglises d'Asie – Inde
Mgr Alan de Lastic et les dirigeants chrétiens interpellent le gouvernement à propos des derniers attentats anti-chrétiens
Publié le 18/03/2010
Il est vrai que l’inquiétude ne cesse de monter dans les milieux chrétiens devant la multiplication et le caractère de plus en plus odieux des derniers incidents. Le 11 juin dernier, le corps d’un prédicateur du néo-christianisme a été trouvé à demi brûlé dans le Penjab. Quatre jours plus tôt, le 7 juin, un frère de la congrégation missionnaire de saint François d’Assise avait été battu à mort, dans l’enceinte même de la mission où il travaillait en Uttar Pradesh, au nord de l’Inde. Le 8 juin, quatre bombes explosaient dans des églises de l’Andhra Pradesh, du Karnataka et de Goa, blessant quatre personnes.
Les déclarations des responsables du BJP et des autorités gouvernementales sur ces derniers attentats se sont voulues fermes mais n’ont pas directement mis en cause les groupes fondamentalistes hindous. Le jour même de la conférence de presse de Mgr de Lastic, le secrétaire général du BJP expliquait à la presse indienne que « les cas de violences ne devaient pas être considérés comme des initiatives dirigées contre la communauté chrétienne Ils appelaient les chrétiens à ne pas se laisser piéger par les politiciens et à ne pas rejeter la faute sur les hindous. Le ministre de l’intérieur, L.K. Advani, dans les instructions données à une équipe chargée d’enquêter sur les explosions du 8 juin, accusait le Pakistan d’être à l’origine des récentes explosions destinées à semer la haine entre chrétiens et hindous.
Mgr de Lastic avait, dans sa première conférence de presse, critiqué à l’avance ce type d’argumentation destinée à écarter les fondamentalistes hindous de toute responsabilité et permettant de passer à des conclusions sans aucun fondement. Dans la lettre remise au Premier ministre, le 12 juin, les signataires, après avoir souligné que « c’est la haine qui tue, quelle que soit la main qui tient le poignard ou déclenche la bombe », s’étaient déclarés attristés par le silence du gouvernement sur les véritables animateurs de cette campagne de haine contre une minorité religieuse.