Eglises d'Asie

Une décision du Bureau des Affaires religieuses revient sur les points les plus controversés de précédentes directives mais n’apporte que des changements minimes

Publié le 18/03/2010




La lettre d’application n° 1/1999/TT/TGCP, publiée le 16 juin 1999 (23) pour orienter l’application d’un décret du gouvernement sur la religion, n° 26/1999/ND-CP paru quelques mois auparavant (24) avait suscité un grand mécontentement dans les milieux religieux. Divers articles de l’organe du Comité d’union du catholicisme, pourtant proche du pouvoir, avaient mis en cause l’opportunité de certaines prescriptions du nouveau document. Au mois de septembre, sur l’initiative du P. Chân Tin, rédemptoriste, un appel des religions pour la liberté religieuse (25) adressé aux autorités civiles du pays avait été rendu public. Il s’en prenait vivement au directives du gouvernement contenues dans la lettre. A l’issue de leur réunion annuelle d’octobre 1999, les évêques vietnamiens avaient transmis au gouvernement une communication écrite, très sévère pour le dernier texte législatif du Bureau des Affaires religieuses. Intitulé “Considérations générales de la Conférence épiscopale vietnamienne sur le décret N( 26/1999/ND-CP du 19 avril 1999 » (26), il affirmait que le décret 26 n’était pas une ouverture mais une fermeture, qu’il ajoutait complications et difficultés aux activités religieuses et renforçait “un système selon lequel toute chose doit faire l’objet d’une demande avant d’être octroyée Deux aspects de la lettre avaient été plus particulièrement la cible des critiques : une directive concernant le transfert de biens immobiliers aux religions et un essai de réglementation de la vie religieuse par l’Etat.

Une décision du directeur du bureau des Affaires religieuses paru le 20 mars (27) revient sur les points controversés pour leur apporter des amendements et des compléments. Cependant, si sur certains points le nouveau document rend la réglementation plus libérale, il est à craindre que sur d’autres, les plus nombreux, il y ait au contraire aggravation.

Sur un point important, l’interdiction de transférer un bien immobilier privé à l’usage du culte, qui, en fait, interdisait aux Eglises de recevoir des dons immobiliers des fidèles, la décision revient en arrière en autorisant ce transfert avec l’autorisation du Comité populaire de la province. Par contre, les demandes de restauration et de construction d’églises déjà accompagnée d’un ensemble insupportable de formalités bureaucratiques dont les évêques s’étaient déjà plaint, deviennent encore plus compliquées, une série de nouvelles démarches administratives et de pièces supplémentaires étant exigées par la nouvelle décision.

Dans la réglementation de la vie monastique peu de changements sont intervenus. Le candidat à la vie religieuse n’a désormais plus besoin d’en demander l’autorisation au président du Comité populaire de la province où il réside, mais il devra avertir le président du Comité populaire du district où est situé l’établissement de vie religieuse où il entre. Les éléments les plus odieux de la réglementation subsistent, à savoir l’obligation de faire accepter l’élection d’un nouveau supérieur de congrégation ou de maison religieuse par les autorités civiles ou encore l’obligation de faire approuver par celles-ci, l’idéal de vie, le règlement et l’organisation de la congrégation.