La version policière est contestée par des chrétiens de l’Eglise luthérienne. Interrogé à ce sujet, le révérend G.S. Vijaykumar, pasteur à Hyderabad, la capitale de l’Etat, affirme ignorer l’existence d’une quelconque dispute au sein de l’Eglise. Le porte-parole du Conseil chrétien pan–indien est moins affirmatif. Il a déclaré que le Conseil avait l’intention de mener une enquête indépendante sur ce meurtre dont il dit qu’il est apparemment l’ouvre d’un groupe rival.
Dans cette affaire, la vérification des faits est rendue difficile par le fait qu’en mai et en juin, à Andhra, des bombes ont explosé dans trois lieux de culte chrétiens, baptiste, catholique et protestant, tandis que des actes de vandalisme ont été perpétrés dans plusieurs cimetières. La police a arrêté des suspects de religion musulmane. On croit cependant que ces arrestations visent surtout à camoufler les véritables instigateurs de ces violences.
Mgr Emmanuel avait été nommé président de l’Eglise luthérienne d’Andhra en 1997. Il allait terminer son mandat l’année prochaine, à 65 ans, âge de la retraite des évêques luthériens en Inde. Le ministre-président de l’Andhra Pradesh a condamné le meurtre de l’évêque et demandé au chef de la police de former une équipe spéciale afin d’arrêter les coupables le plus tôt possible.