Eglises d'Asie

L’indonésien est choisi comme langue d’enseignement dans les écoles du pays

Publié le 18/03/2010




Un prêtre missionnaire indonésien qui travaille au Timor-Oriental estime que, en dépit d’un légitime orgueil national, la décision d’utiliser le bahasa indonésia (langue nationale indonésienne) pour enseigner dans les écoles est un choix judicieux puisque tous les jeunes le comprennent et le parlent. Le P. Lazarus Mau dirige le collège catholique Beato Arnoldus Janssen à Maliana, la principale ville du district de Bobonaro, à 60 km au sud-ouest de Dili. Le Conseil national timorais de la résistance (CNRT) et le Conseil national consultatif du Timor-Oriental ont pris leur décision en mai, après avoir longuement délibéré sur le choix de la langue officielle et de la langue nationale du Timor-Oriental. Leurs recommandations ont été acceptées par l’Administration transitoire des Nations Unies pour le Timor-Oriental (Untaet) qui supervise la transformation du territoire en un Etat.

Le CNRT et le Conseil national consultatif ont décidé de faire du portugais la langue officielle du pays et du tetum, l’idiome local propre au Timor, la langue nationale. Le congrès du CNRT a ratifié cette décision en août. Ainsi que l’explique le P. Mau, originaire du Timor occidental, “durant les 23 ans d’intégration à l’Indonésie, le bahasa indonesia était la langue utilisée dans l’enseignement et les échanges entre les gens éduqués de la région”. La décision d’utiliser le portugais comme langue officielle, explique-t-il, a été voulue par les anciennes générations qui ont fait leurs études au temps de la colonisation portugaise, mais «les jeunes et les enfants ne comprennent pas cette langue”.

Depuis que le portugais est devenu langue officielle, l’école du P. Mau a introduit des cours de portugais et d’anglais dans ses programmes. “Au moins 270 étudiants de la ville étudient les deux matières. Les cours ont commencé en juin et finiront en septembre. La nouvelle année scolaire commencera en octobre”. Faute de mieux, l’école du P. Mau utilise encore les programmes indonésiens, à l’exception de deux sujets : l’histoire nationale indonésienne et la morale fondée sur l’idéologie d’Etat dite du ‘Pancasila’, (les cinq principes, chers à l’ancien président Suharto). L’anglais et le portugais remplacent ces deux matières dans les programmes.

Etant donné l’énorme pénurie de professeurs, depuis le primaire jusqu’à l’université, le P. Mau attend avec impatience le retour d’Indonésie des anciens professeurs qui enseignaient au Timor-Oriental au temps de l’intégration. Les autorités timoraises ont même pensé offrir des postes d’enseignants aux anciens étudiants de l’université de Dili, toujours fermée à l’heure actuelle. Selon le CNRT, le Timor-Oriental dispose de 13 jardins d’enfants (avec 2 023 enfants et 37 enseignants), de 386 écoles primaires (avec 98 575 élèves et 1 600 enseignants), de 51 collèges (avec 10 456 étudiants et 518 professeurs) et de 14 lycées (avec 631 étudiants et 112 professeurs). L’UNTAET supporte entièrement le coût financier du secteur éducatif, institutions publiques et privées confondues.