Eglises d'Asie

Selon un responsable gouvernemental sud-coréen, le cardinal Kim et l’actuel archevêque de Séoul pourraient se rendre « prochainement » en visite en Corée du Nord

Publié le 18/03/2010




Tandis que les échanges entre les deux Corée vont en s’accentuant depuis la visite historique du président sud-coréen à Pyongyang en juin dernier (6), Park Jie-won, ministre du Tourisme et de la Culture dans le gouvernement sud-coréen, de retour d’une visite à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, a déclaré à Séoul le 14 août que les autorités nord-coréennes s’étaient montrées favorables à l’idée d’inviter dans leur pays l’ancien et l’actuel archevêques de Séoul, à savoir le cardinal Stephen Kim Sou-hwan et Mgr Nicholas Cheong Jin-suk.

Park Jie-won, catholique lui-même, revenait d’un voyage d’une semaine en Corée du Nord, du 5 au 12 août, où il avait emmené, à l’invitation du leader nord-coréen Kim Jong-il, une délégation de 46 responsables des médias sud-coréens. Selon le ministre sud-coréen, le dirigeant nord-coréen a accepté d’inviter les leaders religieux sud-coréens lors du déjeuner offert le 12 juin aux délégués sud-coréens du monde de l’information. « Au cours de cette rencontre, j’ai demandé à Kim [Jong-il] d’inviter [en Corée du Nord] des représentants des sept religions de la Corée du Sud (7), y compris le catholicisme, le protestantisme et le bouddhisme, et Kim [Jong-il] a exprimé son assentiment à cette proposition », a déclaré Park Jie-won.

Lors de cette conférence de presse du 14 août, le ministre sud-coréen a également déclaré qu’une partie du clergé de l’Eglise catholique en Corée du Sud faisait pression depuis mai dernier sur le cardinal Kim pour que celui-ci accepte de se rendre en Corée du Nord mais, que, depuis, la visite du président Kim Dae-jung à Pyongyang en juin a changé la donne. Lors de cette visite, on se souvient que Kim Jong-il n’avait pas rejeté l’idée d’une visite du pape en Corée du Nord, idée suggérée par Kim Dae-jung lui-même (8). Dès le 26 juin, l’épiscopat sud-coréen avait réagi en déclarant que le pape ne pourrait visiter la Corée du Nord que lorsque celle-ci reconnaîtra officiellement l’existence de l’Eglise catholique sur son sol, autorisera la présence de prêtres sur son territoire et y garantira une vraie liberté religieuse (9).

En réponse aux questions des journalistes, le cardinal Kim et l’actuel archevêque de Séoul, qui est aussi administrateur apostolique de Pyongyang, ont réagi prudemment à cette invitation. Le 16 août, dans Pyonghwa Shinmun (‘Hebdomadaire de la paix’), le journal de l’archidiocèse de Séoul, le cardinal Kim s’est contenté de déclarer : « Je ne cesse de prier pour la réconciliation nationale et une réunification pacifique, dans l’attente du jour tous, du Nord comme du Sud, pourront librement se rendre visite mutuellement ». Toujours dans le Pyonghwa Shinmun, Mgr Cheong s’est dit soucieux de confirmer le sort des prêtres et des religieuses qui vivaient dans la partie nord du pays lorsque la guerre de Corée a éclaté en 1950. « Si je me rendais en visite en Corée du Nord, j’aimerais aussi connaître le nombre de catholiques nordcoréens qui ont gardé la foi », a-t-il ajouté.

Parmi les 46 responsables de médias sud-coréens en visite en Corée du Nord se trouvait le P. Raphaël Park Shin-un, président de Pyonghwa, entité qui regroupe toutes les activités ‘média’ de l’archidiocèse de Séoul, et le P. Gabriel Kim Bu-ki, président du Maeil Shinmun (‘Journal quotidien’), propriété de l’archidiocèse de Taegu. Les responsables des principaux organes d’information des deux Corée ont décidé d’un commun accord de mettre un terme aux attaques et diffamations mutuelles, lesquelles ne font que « miner la réconciliation et l’unité nationale ». Selon Kim Jong-il, les médias des deux pays doivent « contribuer à l’application de la déclaration commune (publiée à l’issue du sommet entre les dirigeants de deux Corée en juin dernier) ».