Eglises d'Asie

Une secte religieuse du Centre-Vietnam est poursuivie et dissoute pour superstition et exercice illégal de la médecine

Publié le 18/03/2010




Un rapport publié dans le journal local Công An Nhân Dân (Journal de la Sécurité populaire) (29) fait état d’une intervention des forces de l’ordre contre une secte religieuse illégale du Centre Vietnam, dans la province de Quang Binh, sans en préciser la date. Selon le journal, la secte se nomme « Tam Giao tuyên duong ». La présence du mot Tam Giao à l’intérieur de l’appellation semble indiquer que ce groupe s’inspire de traditions religieuses locales, ou d’inspiration chinoise. Tam Giao (trois religions) désigne, en effet, l’ensemble religieux composé par le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme, qui est la véritable religion traditionnelle du Vietnam, comme d’ailleurs de la Chine. Cette secte est accusée de pratiquer une médecine illégale et de promouvoir la superstition, ce qui est interdit par la Constitution vietnamienne et la plupart des directives concernant les activités religieuses.

Le rapport ne précise pas quel est le type de superstition pratiquée par les membres de la secte et se contente d’affirmer que Nguyên Trung Thanh, présenté comme le responsable suprême du groupe, a été condamné à une amende équivalente à 14 dollars pour exercice illégal de la médecine. Le traitement médical préconisé par la secte, tel qu’il est décrit dans le rapport de police, est d’une grande simplicité. La guérison des maladies était obtenue grâce à l’absorption d’une eau jaillissant d’un sanctuaire et par la récitation de certaines prières. Les autorités ont essayé de procéder à la dissolution du groupe. Plus de dix livres religieux « illégaux » ont été confisqués tandis que les adeptes de la secte étaient forcés de détruire, eux-mêmes, les autels et de signer une déclaration dans laquelle ils s’engageaient à abandonner cette religion.

Cependant, l’article relatant les faits rapporte des déclarations de policiers, selon lesquelles de nouvelles sectes ont tendance à se répandre dans la région malgré les actions menées par la police pour les faire disparaître. Selon les policiers, seules des mesures visant à améliorer l’éducation de la population et à réduire la pauvreté rendraient efficace la campagne menée contre les sectes illégales. Selon des sources pour la plupart officielles, depuis un ou deux ans, des sectes religieuses de diverses origines font leur apparition dans les régions rurales du Vietnam, particulièrement au centre du pays. Elles viennent d’Occident, sont parfois fois d’inspiration chrétienne, mais arrivent aussi de pays asiatiques proches du Vietnam. Un rapport publié le 23 novembre 1999 dans le journal Nông Thôn Ngày Nay (La campagne aujourd’hui), repris par l’agence Reuters, mentionne qu’il existe actuellement 31 religions illégales ayant des adeptes sur tout le territoire du pays (30).

Les derniers documents officiels du gouvernement ont réduit à six le nombre de religions officielles – et donc légales – pour le Vietnam, bien que cette notion de légalité ne corresponde à rien de très clair (31). Il s’agit du bouddhisme (seule l’Eglise bouddhiste du Vietnam, fondée dans les années 1980, est considérée comme légale), du catholicisme, du protestantisme, du caodaïsme, du bouddhisme hoa hao et de l’islam. A l’exception du catholicisme et du protestantisme au Sud-Vietnam (32), toutes ces religions, par un processus plus ou moins long, sont devenues membres du Front patriotique qui contrôle étroitement leur Comité directeur.