Eglises d'Asie

Orissa : un tribunal prononce 14 inculpations dans l’affaire du meurtre du missionnaire australien et de ses deux fils

Publié le 18/03/2010




Le 1er décembre prochain, dans l’Etat d’Orissa, va s’ouvrir le procès de Ravindra Kumar Pal, plus connu sous le nom de Dara Singh, et de 13 de ses complices, tous impliqués dans le meurtre du missionnaire australien, Graham Stuart Staines, et de ses deux enfants. Leur inculpation vient d’être annoncée le 4 septembre dernier par le juge en fonction dans l’Etat d’Orissa, Mohendro Nath Patnaik, qui les accuse de meurtre, complicité de meurtre et incendie volontaire. Selon le Bureau central d’instruction, Dara Singh doit être considéré comme l’inspirateur et le meneur des incidents qui ont abouti aux meurtres.

Les faits datent aujourd’hui de vingt mois. C’est dans la nuit du 22 janvier 1999, que ce missionnaire australien, présent en Inde depuis 34 ans, responsable d’une section régionale de la Société missionnaire évangélique, et travaillant dans une léproserie, a été brûlé vif dans sa voiture, par un groupe d’une centaine de personnes. Dans le véhicule, se trouvaient également ses deux jeunes fils, âgés respectivement de 7 et de 10 ans, qui ont été, eux aussi, victimes des flammes (20).

Le principal suspect, dont le nom a été cité dès le début de l’enquête, Dara Singh, était entré dans la clandestinité aussitôt après ces meurtres. Mais, il n’en avait pas moins continué de poursuivre ses atta-ques contre les missionnaires et les musulmans de la région. On lui attribue également les meurtres d’un prêtre catholique, le P. Arul Doss du diocèse de Balasore, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1999, et celui d’un commerçant musulman (21). Il avait été arrêté le 1er février 2000 (22). Dès le lendemain de son arrestation, le militant hindouiste aurait déjà admis sa présence dans la foule des manifestants qui avaient mis le feu à la voiture dans laquelle dormaient le pasteur Graham Staines et ses deux fils. Il aurait rapporté à la police n’avoir voulu que donner une leçon et effrayer le missionnaire. De plus, Dara Singh aurait avoué à la police quatorze autres meurtres, dont lui et sa bande se seraient rendus coupables.

Lors de l’audience du 4 août au tribunal de Khurda où se juge l’affaire, le juge a rejeté la demande de la défense, suggérant de libérer Singht et l’un de ses complices sous le prétexte qu’ils n’étaient pas impliqués dans le meurtre du missionnaire et de ses fils. Le Bureau d’enquêtes avait fait savoir que des témoins avaient affirmé le contraire. De plus, les faits ayant ému l’opinion internationale, le gouvernement fédéral avait été obligé de former une équipe ministérielle et de nommer un juge de la Cour suprême pour élucider les faits. L’enquête, si elle avait innocenté les groupes hindouistes d’extrême droite, avait par contre mis en cause l’actuel inculpé.

Après avoir prononcé ces inculpations, le tribunal a envoyé les quatorze accusés dans une prison du district, à Baripada, où ils attendront leur procès en décembre prochain.