Eglises d'Asie – Divers Horizons
Selon le Département d’Etat américain, nombreux sont les Etats en Asie à ne pas respecter la liberté religieuse
Publié le 18/03/2010
La répression des activités religieuses a notablement augmenté l’an dernier en Chine, peut-on lire dans ce rapport. Les autorités chinoises ont manqué à leur devoir de défendre la liberté de croyance religieuse, telle qu’elle est inscrite dans la Constitution, et ont au contraire organisé des campagnes destinées à supprimer les pratiques religieuses non officiellement enregistrées : “Le gouvernement tend à percevoir tout rassemblement religieux non contrôlé [par lui] comme un défi potentiel à son autorité » et une menace “à la sécurité de l’Etat ». Tout en notant que la vigilance du gouvernement peut varier selon les régions, la tendance générale est à un durcissement envers “plusieurs minorités religieuses » : “bouddhistes tibétains, musulmans ouighours, membres de Falungong et d’autres ‘cultes hérétiques’ et enfin chrétiens protestants ou catholiques romains n’appartenant pas aux Eglises officielles ». Publié quelques heures après que les autorités chinoises eurent confirmé l’arrestation le mois dernier de 130 protestants – dont trois ressortissants américains – pour “rassemblement illégal » (44), il a été présenté lors d’une conférence de presse par Robert Seiple qui a commenté, à propos de sa section sur la Chine : “L’an dernier en Chine, ce fut une année difficile ». Ce à quoi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a réagi dès le lendemain, dénonçant cette “interférence dans les affaires intérieures » de la Chine et appelant les Etats-Unis à “immédiatement arrêter et corriger cette action extrêmement erronée ».
La Birmanie est un autre pays dont les abus perpétrés par les autorités gouvernementales sont vivement dénoncés. Le rapport accuse l’armée d’avoir détruit des temples bouddhistes et d’arrêter les moines qui cherchent à promouvoir les droits de l’homme ainsi que les droits civiques et politiques des habitants du pays. “Les forces de sécurité ont détruit ou pillé des temples bouddhistes, des églises et des mosquées dans les régions du pays peuplées de minorités ethniques », précise ce rapport. Le texte du Département d’Etat insiste plus particulièrement sur la répression dont est victime la minorité Chin. “La force a été employée pour conduire des Chins chrétiens à se convertir au bouddhisme. Des Chins chrétiens ont été enrôlés pour des corvées de travail forcé ; ils ont dû détruire leurs propres églises et cimetières et sont victimes de discriminations de la part du gouvernement », dénonce le rapport américain. Selon des informations “crédibles », dans le pays, les autorités civiles et militaires ont forcé des gens à offrir des dons (en argent ou en travail) afin de construire ou d’entretenir des temples bouddhistes.
En Indonésie, tout en relevant que les victimes se trouvent aussi bien chez les musulmans que chez les chrétiens, les fonctionnaires américains notent, à propos des Moluques, que le gouvernement indonésien a apporté une réponse “tardive et inefficace » à la crise que traverse cette région. Le rapport souligne l’engagement de forces armées (militaires et policiers) aux côtés des uns ou des autres, chrétiens ou musulmans.
Au chapitre des améliorations et des progrès faits en matière de liberté religieuse, les diplomates américains distinguent deux pays à travers le globe : l’Azerbaïdjan et le Laos. Pour ce dernier pays, le rapport du Département d’Etat revient sur les arrestations de chrétiens dans diverses parties du pays, surtout au sein des minorités ethniques – arrestations en leur temps décrites dans Eglises d’Asie (45) – pour dire que Robert Seiple a pu s’entretenir avec de hauts responsables du gouvernement à Vientiane, que des diplomates américains en poste sur place ont pu discuter de ces arrestations avec des fonctionnaires laotiens et qu’au cours de ces derniers mois “beaucoup de ces prisonniers [ont] été libérés ». D’une façon plus générale, une certaine libéralisation a cours au Laos, libéralisation qui crée un climat plus favorable à la défense des droits de l’homme et de la liberté religieuse, estime le Département d’Etat (46).