Eglises d'Asie

Selon un responsable de la FABC, après la publication de Dominus Iesus, les théologiens en Asie doivent poursuivre leur réflexion sur le mystère du salut

Publié le 18/03/2010




Appelé à commenter Dominus Iesus, document rendu public le 5 septembre par la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome, un responsable de la FABC (Fédération des Conférences épiscopales d’Asie) a réagi en déclarant que les théologiens en Asie devaient poursuivre et approfondir leurs recherches à propos de la façon dont les fidèles de toutes les religions sont sauvés à travers Jésus Christ. Selon le jésuite Thomas Michel, du Bureau pour les affaires ocuméniques et interreligieuses de la FABC, ce texte, sous-titré “Sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus Christ et de l’Eglise », semble indiquer à l’Eglise en Asie de continuer les efforts entrepris dans le domaine du dialogue interreligieux.

Bien qu’une lecture trop rapide et superficielle de ce document puisse laisser penser le contraire, le P. Michel estime que ce texte comprend de nombreux points qui encouragent au dialogue avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions. Il est ainsi écrit dans Dominus Iesus, remarque le théologien jésuite, que des valeurs inspirées des textes sacrés des autres religions » peuvent être des instruments de facto » par lesquels de très nombreuses personnes sont à même de nourrir et d’entretenir une relation vivante avec Dieu ». Ainsi, poursuit le P. Michel, est reconnu le fait que le mystère du salut tel qu’on peut le trouver dans d’autres religions, telles que le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam et la taoïsme, est d’une certaine façon relié au mystère de l’incarnation dans le Christ. Comment ce lien estil établi ? Comment cela peutil être ? A cela, le document n’apporte pas de réponse », conclue le P. Michel, expert en islam et ancien missionnaire en Indonésie et dans d’autres parties de l’Asie. Ce texte appelle à plus de réflexion mais ne prétend pas avoir résolu ce point ».

Selon le P. Michel, l’Eglise catholique, en publiant ce document, ne ferme pas la porte à de nouvelles recherches. Au contraire. Le travail des théologiens est d’approfondir et d’apporter des réponses à la question du comment’ à propos du salut et à réfléchir sur le plan de Dieu quant au salut », même si, en même temps, ce texte est un rappel aux chrétiens qu’on ne peut, en professant la foi catholique, omettre Jésus Christ.

A propos du dialogue interreligieux, le P. Michel reconnaît que ce document ne constitue pas directement un encouragement au dialogue avec les autres confessions. Il rappelle toutefois que la FABC est de longue date engagée dans un dialogue avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions. Il cite aussi le travail réalisé par la Conférence chrétienne d’Asie au sujet du document sur la justification impliquant catholiques et luthériens. Bien que ce serait une erreur de freiner le dialogue interreligieux, le P. Michel observe que le document du Vatican invite les théologiens à explorer comment » ce dialogue doit être mené.

Reconnaissant que le style dans lequel ce texte a été rédigé est plutôt péremptoire », il note que Dominus Iesus doit être compris comme un encouragement à professer Jésus comme le Sauveur. Espérant que les instituts missionnaires en Asie ne changeront pas leurs méthodes d’évangélisation à la suite de la publication de ce texte, il rappelle que sont rappelés là uniquement des enseignements déjà connus du concile Vatican II et de l’encyclique de Jean-Paul II Redemptoris Missio (‘Sur la valeur permanente du précepte missionnaire’).