Eglises d'Asie

Aceh : l’armistice entre séparatistes musulmans et forces armées est prorogé de quatre mois mais aucune solution à ce conflit n’est encore en vue

Publié le 18/03/2010




Les autorités indonésiennes et les responsables du Mouvement pour Aceh libre (GAM), mouvement qui lutte depuis 1976 pour l’indépendance de cette province septentrionale de l’île de Sumatra, ont conclu un accord pour proroger jusqu’au 15 janvier 2001 l’armistice que les deux parties ont signé en mai dernier. Selon le communiqué commun publié le 25 septembre en Suisse, où se sont déroulées les négociations, cet accord permettra d'”entrer dans des négociations exploratoires de manière à parvenir à une solution politique durable et complète pour Aceh”.

Depuis 1976, c’est la première fois que les deux parties sont tombées d’accord pour entamer un dialogue politique, laissant ainsi entrevoir une solution à ce conflit meurtrier qui est à l’origine du déplacement de dizaines de milliers de réfugiés (15). Cependant, à peine signé, des divergences sont apparues quant à l’application de cet armistice. Les autorités militaires ont déclaré qu’elles poursuivraient leurs patrouilles tandis que les militants du Mouvement pour Aceh libre ont affirmé qu’elles attaqueraient ces mêmes patrouilles. Par ailleurs, à Aceh, les étudiants, les représentants des ONG ainsi que les oulémas ont fait savoir qu’ils voulaient être admis à la table des négociations.

En dépit de la prorogation de l’armistice, les violences ont continué dans la province d’Aceh. Au moment même où les négociateurs étaient réunis en Suisse, quatre civils ont trouvé la mort lors d’un échange de tirs entre des membres du GAM et des militaires dans le village de Madat. Selon un responsable local de la police, ces quatre personnes appartenaient au GAM. Mais des villageois contactés par France-Presse ont déclaré que les victimes étaient quatre paysans abattus sur le chemin de retour des champs. Durant le week-end du 23-24 septembre, divers autres accrochages ont fait au moins trois blessés.