Eglises d'Asie

Jolo : l’Eglise catholique s’efforce de faire face aux conséquences de l’offensive lancée par l’armée philippine

Publié le 18/03/2010




Dans l’île de Jolo, où les militaires philippins poursuivent l’offensive déclenchée le 16 septembre contre le groupe Abu Sayyaf, l’Eglise catholique s’efforce de faire face à l’afflux de réfugiés et à la tension résultant de cette action militaire (22). Dans une communication téléphonique le 20 septembre, après que les militaires eurent rebranché les lignes coupées quatre jours auparavant, Mgr Angelito Lampon, évêque du vicariat apostolique de Jolo, …

… a déclaré que la tâche de l’Eglise était de contribuer “à ramener le calme dans les esprits, à rassembler le maximum d’informations afin de faire le point sur la situation et à aider les réfugiés”.

Selon les militaires philippins, depuis le début de l’offensive, 103 membres du groupe Abu Sayyaf ont été tués et aucune victime civile n’est à déplorer. Ce bilan provisoire a été accueilli avec scepticisme tant l’armée a eu recours aux tirs d’artillerie et aux bombardements aériens. Narciso Abaya, le général de brigade responsable de ces opérations, a également déclaré que 36 313 civils avaient fui leur domicile dans la zone des combats et que seuls 14 099 d’entre eux avaient reçu une aide humanitaire.

Bien que les réfugiés ne soient pas autorisés par les militaires à pénétrer dans la ville de Jolo “afin de ne pas y mettre l’ordre en danger”, l’Eglise s’efforce de leur apporter une aide. Le vicariat apostolique de Jolo est membre du Comité d’organisation des secours et a déjà mis à sa disposition des nattes et de l’eau pour les réfugiés. “Nous dressons l’inventaire des denrées dont nous disposons et faisons la liste de celles que nous devons nous procurer – médicaments, riz, lait. Le blocus de l’île décrété par les militaires rend difficile l’approvisionnement”, précise Mgr Lampon.

Dans la ville de Jolo, les militaires multiplient les contrôles. Tous les véhicules qui sortent ou qui entrent sont fouillés, explique Mgr Lampon. Les mesures de sécurité ont été renforcées parce qu’un porte-parole d’Abu Sayyaf a annoncé que des actions violentes seraient entreprises dans la ville de Jolo au cas où l’armée donnerait l’assaut aux camps du groupe situés autour de Talipao. Dimanche 17 septembre, à la demande des militaires, lors de la messe à la cathédrale, des responsables laïcs avaient été répartis au milieu des fidèles avec ordre d’alerter les officiers de sécurité s’ils repéraient de nouveaux visages.

Par ailleurs, Jean-Jacques Le Garrec, un des deux membres de l’équipe de France 2 qui a réussi à fausser compagnie à ses ravisseurs à l’occasion de la confusion créée lors l’offensive des militaires philippins, a déclaré qu’il avait aperçu “en bonne santé” les treize évangélistes philippins détenus depuis juillet dernier par une faction du groupe Abu Sayyaf (23). Wilde Almeda, leader de ce groupe protestant appartenant à la Jesus Miracle Crusade, est “incroyablement fort en dépit du jeûne qu’il s’impose depuis 40 jours a estimé le journaliste français. Lors des déplacements dans la jungle de Jolo, Wilde Almeda est transporté sur une chaise par ses coreligionnaires.