Eglises d'Asie

La diminution de la population des vautours en Inde inquiète la communauté des Parsis de Bombay

Publié le 18/03/2010




Selon le correspondant du South China Morning Post à New Delhi (8), la communauté des Parsis en Inde, peu nombreuse mais prospère, s’inquiète de la diminution du nombre de vautours dans le pays, des oiseaux extrêmement précieux pour les adeptes de cette religion puisque ce sont eux qui sont chargés de faire disparaître les cadavres des défunts. Entre le 19 et le 21 septembre, dans une réunion où l’on débattait des moyens de sauver cette espèce de l’extinction, le représentant de la communauté parsi a déclaré qu’il est aujourd’hui devenu nécessaire de favoriser la reproduction en captivité de ces oiseaux afin de satisfaire aux besoins des rites funéraires de la religion parsi.

En effet les Parsis ne brûlent ni n’enterrent les cadavres par respect pour le feu, objet de culte, et pour la terre, un des éléments vénérés par eux. Selon les coutumes religieuses de la communauté parsi à Bombay, les familles, après avoir lavé et revêtu d’étoffes propres ou d’un suaire les corps des défunts et avoir récité prières et mantra, les font transporter, aussitôt que possible sur une des cinq tours du silence qui sont des bâtiments cylindriques fermés de tous côtés, sauf le sommet ouvert vers le ciel. Les vautours, qui attendent sur les rebords de la tour, ont tôt fait de réduire les restes des défunts à l’état de squelettes. Les os sont alors précipités au fond du puits.

“Autrefois, a noté le représentant parsi, entre 60 et 100 vautours attendaient autour de chaque tour. Leur nombre s’est aujourd’hui considérablement réduit, alors que près de 100 Parsis meurent tous les mois à Bombay, sans compter les cadavres de défunts amenés d’autres parties du pays ». Selon les experts participant à cette réunion, une enquête entreprise par la société d’Histoire naturelle de Bombay a constaté une diminution de 90 à 98 % de la population des vautours en Inde. Ce déclin est attribué aux pesticides et à diverses épidémies.

“Parsis”, c’est-à-dire « Persans », est le nom donné aux adeptes indiens des croyances et du culte mazdéens, réformés et partiellement démythifiés par Zarathushtra (Zoroastre) dans un sens éthique et monothéiste et introduits en Inde à la fin du VIIe siècle. Au nombre de 200 000 environ en 1980, moins nombreux aujourd’hui, ils vivent principalement dans la région de Bombay, où ils forment une communauté prospère, particulièrement influente au point de vue économique.