Eglises d'Asie

Le gouvernement prolonge le temps de séjour des missionnaires catholiques dans le pays mais demande à l’Eglise de parvenir à l’auto-suffisance en termes de personnel

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement indonésien vient d’accepter de prolonger le temps de séjour des missionnaires catholiques étrangers sur le territoire national mais demande à l’Eglise de tout faire pour parvenir rapidement à l’auto-suffisance. L’accord a été signé au cours d’une rencontre entre les responsables des Affaires religieuses, du ministère pour l’Emploi et les délégués catholiques de plusieurs diocèses. A cette rencontre, organisée par le gouvernement et qui s’est déroulée du 6 au 22 août, étaient présents quelque 28 représentants venus de 8 diocèses, catéchistes, frères, religieuses et prêtres. La rencontrre avait pour but de clarifier les positions du gouvernement en matière religieuse et de favoriser une meilleure compréhension entre le gouvernement et l’Eglise.

Un des points soulevés a été la question des permis de travail des missionnaires étrangers. Chaelani, responsable du Bureau des Affaires religieuses, a attiré l’attention des délégués catholiques sur la nécessaire réglementation des activités du personnel étranger en matière religieuse. Il a cité l’article 1 du paragraphe 3 du décret du ministère des Affaires religieuses n° 77 de 1978, décret qui stipule que la durée de l’emploi du personnel étranger au service du développement et de l’extension d’une confession religieuse doit être limitée et soumise à l’approbation du ministère. L’article 4 du décret, a encore souligné Chaelani, stipule que les institutions religieuses devaient accélérer leur programme de formation pour parvenir rapidement à l’autosuffisance et faire que le personnel local puisse très vite remplacer le personnel étranger. « Les vingt ans (qui se sont écoulés depuis la promulgation du décret) devraient être suffisants pour atteindre l’auto-suffisance », a-t-il déclaré.

La position du gouvernement a été rejetée par les participants qui ont affirmé que le travail des missionnaires étrangers ne pouvait être limité dans le temps puisque le service de l’Eglise, comme celui de son personnel, était universel. Subjago, membre du Bureau pour le développement et la recherche en matière d’affaires religieuses, a confirmé que le propos du gouvernement n’était pas d’interdire le travail des missionnaires étrangers en Indonésie : « Nous souhaitons seulement que leur nombre ne devienne pas trop important et qu’ils soient remplacés rapidement par un personnel local ». En réponse aux délégués chrétiens, les représentants du gouvernement ont accepté d’accorder plus de temps au personnel étranger mais seulement pour ceux qui ont une « spécialité » que ne possède pas encore le personnel de l’Eglise locale.

Les délégués du gouvernement ont précisé que l’Eglise et les institutions religieuses qui ont besoin de l’assistance d’un personnel étranger doivent soumettre leurs projets au gouvernement par l’intermédiaire de la Conférence épiscopale. Avec la recommandation du ministère des Affaires religieuses et le feu vert du Bureau de l’immigration, le ministère de l’Emploi accordera les permis – temporaires – de travail nécessaires.