Eglises d'Asie

Les autorités taïwanaises sont accusées de malversations dans la gestion des fonds destinés aux victimes du tremblement de terre

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement taïwanais est accusé d’avoir mal géré les fonds reçus en faveur des victimes du séisme, laissant ainsi des milliers de sinistrés démunis plus d’une année après le tremblement de terre dévastateur qui a touché l’île en septembre dernier. “Nous sommes choqués après avoir contrôlé l’utilisation des sommes reçues”, a déclaré Hsieh Chih-cheng, directeur de la plus importante des Caisses de secours aux victimes du tremblement de terre mises sur pied après le séisme.

Les 88,5 millions de dollars (2,85 millions US$) d’un projet de reconstruction d’un village par la Fondation gouvernementale pour la reconstruction après le séisme du 9-21 ont été mis en sommeil sans qu’aucun bénéfice ne résulte de cet investissement, révèle ainsi Hsieh, également directeur de la caisse de Taipei. Une organisation d’aide sociale a donné 5 millions de dollars pour la reconstruction, et un don d’un même montant a été accordé par l’agence de construction gouvernementale, mais “les gens des régions sinistrées n’en ont pas vu la couleur”, témoigne-t-il. Chen Yi-chi, responsable de l’Alliance du groupe des victimes du 9-21, affirme que “les responsables en charge de la gestion des fonds ne savent pas ce dont on a besoin dans les zones sinistrées. La façon dont l’argent est distribué n’est pas normale”. Le groupe indépendant, installé dans la ville centrale de Tali, a l’intention de se battre pour aider les victimes. “Seuls ceux qui ont de bonnes relations et savent où proposer un projet obtiennent facilement des fonds”, dit Chen.

Des dizaines de millions de dollars ont été dépensés pour des plans de reconstruction financés par le gouvernement. Pourtant les dons reçus par les agences gouvernementales sont tombées de 13,4 milliards de dollars taiwanais à 8,27 milliards et cela, d’après certains sinistrés, sans beaucoup d’effets tangibles. Le pillage des dons suscite l’hostilité des victimes qui ont du mal à s’en sortir. “Je ne peux pas fermer les yeux sur ce que j’ai pu voir», témoigne un volontaire, Liu Huan-jen, évoquant l’appauvrissement des familles installées dans des baraquements à Puli, une petite ville de montagne proche de l’épicentre dans le district de Nantou , “un endroit où les droits de l’homme sont ignorés”.

Les appels lancés semblent avoir attirer l’attention du gouvernement. Au cours de la réunion du cabinet ministériel du mercredi, le Premier ministre Tang Fei a ordonné une enquête en profondeur sur l’utilisation des dons. Hsieh, qui a hérité en juin dernier du poste de directeur de l’officielle Caisse de secours aux victimes, entend bien réformer les méthodes d’allocation des fonds : “La priorité maintenant est d’aider les sinistrés à construire des habitations solides et durables où ils pourront enfin s’installer et vivre en paix”.