Eglises d'Asie

Des fondamentalistes hindous voudraient effacer toutes traces d’influence chrétienne de Goa

Publié le 18/03/2010




Jiweshar Mishra, secrétaire général de la section locale du Wishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou) à Goa, a exposé à la presse, le 14 août, un plan qui, selon lui, est destiné à éliminer l’influence des chrétiens dans l’ancienne enclave portugaise. Il a même parlé d’effacer l’image de Goa, Rome de l’Orient.

Le responsable du VHP a expliqué à ses auditeurs que bien que la majorité de la population de Goa soit hindoue, une fausse image de cette ville été donnée en la présentant comme une forteresse chrétienne. Il s’agit donc de faire disparaître l’idée que cette région appartient aux chrétiens, soulignant que le christianisme avait réduit Goa à devenir le lieu où les plaisirs sont accessibles à tous. Mishra a affirmé par ailleurs que les Portugais qui ont tenu Goa sous leur pouvoir de 1510 à 1961 et en avaient fait un tremplin pour leurs activités politiques et missionnaires dans toute l’Asie, ont permis aux missionnaires de bâtir des églises la plupart du temps sur l’emplacement d’anciens temples qu’ils avaient démolis. Le dirigeant fondamentaliste a prévu une réunion destiné à corriger l’image de Goa et à débattre de toutes les questions s’y rapportant. Elle se déroulera le 18 et 19 octobre dans le temple de Ramnath à Ponda, dans le sud de Goa. Y seront invités 150 dirigeants hindous de haut niveau ainsi qu’un certain nombre de personnalités bouddhistes, jaïns et sikhs. Les chrétiens n’y seront pas conviés, le rassemblement étant réservé aux adeptes des religions qui sont nées en Inde.

Les réactions ont été diverses dans les milieux chrétiens qui représentent 30 % d’une population dont le nombre s’élève à 1, 16 million d’habitants, les hindous formant 65 % de ce nombre. Un laïc catholique, Josemarie Fernandes, s’est contenté de rejeter cette initiative comme une pure folie. D’autres la considèrent comme une étape d’un plan général visant à faire disparaître le christianisme en Inde. Le P. Cajetan Coelho du Centre Xavier de recherches historiques a expliqué que les récriminations du groupe hindou étaient sans fondements. L’expression Rome de l’Orient » pour désigner Goa ne se rapporte pas à la religion mais à l’architecture adoptée dans l’enclave portugaise aussi bien dans les constructions profanes que dans les Eglises.